L'origine du training autogène
J.S. SCHULTZ (1884-1970) : fils d'un professeur
de théologie ; il fait ses études à Lausanne puis
à Göttingen et Breslaw.
Médecin, il travaille à Frankfort. Il fait une
formation en dermatologie puis en neurologie qu'il enseigne avec la
psychiatrie en 1919.
A partir de 1924, il est neurologue à Berlin,
ce qui l'amène à voir beaucoup de cas psychosomatiques, des
gens angoissés, stressés, ne sachant pas gérer leur
inquiétude. C'est au cours des années 26-32 qu'il élabore
sa méthode de relaxation.
Il part de constatations faites dans des études
sur l'hypnose certains sujets ayant la capacité de se mettre eux-mêmes
en état d'hypnose et de se donner des ordres à eux-mêmes.
Il s'agit là d'une auto-influence découverte
par VOGT.
Parallèlement, il essaye de mettre en place
une technique psychothérapique plus brève que
la psychanalyse.
Il crée par hypnose un thérapeute
auxiliaire qui développe un surmoi bienfaisant qui peut-résoudre
les tensions.
C'est donc une auto-hypnose provoquée
par des modifications volontaires de l'état tonique associée
à une concentration de la conscience et du travail imaginatif, ainsi
que la définit R. DURAND DE BOUSINGEN.
Qu'est ce que le training autogène
1) Définition
Du grec «autos» : par
soi-même et «gennân» engendrer, c'est
un exercice pratiqué par le sujet lui-même, mais qui nécessite
une longue prériode d'apprentissage sous la direction
d'un thérapeute lorsqu'elle est utilisée dans les cas pathologiques.
C'est
une auto décontraction concentrative.
SCHULTZ (manuel pratique du Training Autogène)
écrit:
« Le Training Autogène permet un état
de relaxation bienfaisant analogue au sommeil sans recours à une
suggestion étrangère; des exercices méthodiques donnent
ainsi la possibilité de réaliser soimême une plongée
intérieure et de parvenir à une utilisation féconde
des forces du monde intérieur».
2) Le but
C'est de «développer des facteurs
de santé comme le rendement, la maîtrise de soi, le délassement,
mais aussi atténuer et éventuellement faire disparaître
des déficiences morbides» (SCHULTZ). On voit
donc que ce but est d'améliorer son propre fonctionnement,
tant physique que psychique, les deux aspects étant toujours étroitement
liés.
La détente musculaire prépare la détente
nerveuse. L'épanouissement du corps libère des angoisses
de vie. Les difficultés de chacun étant valorisées
au niveau du physique sur les organes cibles, ceux qui sont particulièrement
sensibles.
Il s'agit par l'auto suggestion, d'améliorer
cet état de fait et de parvenir à une meilleure gestion
de soi pour améliorer sa vie.
La technique
1) Principe :
Il s'agit de s'abandonner passivement
et non pas de faire appel à une volonté active. Il faut donc
le plein accord de la personne. Il faut aussi que cette personne
ait la possibilité mentale "d'accéder à cet
état, qu'elle ait donc un certain niveau de compréhension".
Mais il faut exclure absolument les enfants, les personnes
immatures et les personnes trop suggestibles.
2) Le travail
L'ensemble du travail se fait en deux cycles.
Les exercices du cycle inférieur
(le seul que nous allons voir ici) permettent,de se détendre complètement
à condition de les pratiquer quotidiennement. Ils visent à
obtenir par une série d'exercices différents une détente
générale.
Ces exercices portent sur
- la pesanteur,
- la chaleur,
- le cour,
- la respiration,
- les organes abdominaux,
- le rafraîchissement du front.
Le cycle supérieur est pratiqué
à la suite du premier. Son but est beaucoup plus thérapeutique.
«L'état hypnoïde induit sert
à recevoir des formulations organo-fonctionnelles et les formules
intentionnelles», à obtenir des images et des associations
qui sont manipulées par le thérapeute.
C'est cette partie de la méthode qui est
utilisée pour des thérapeutiques précises comme par
exemple dans le cas des personnes désirant ne plus fumer. Les formules
intentionnelles sont généralement individuelles, mais, dans
le cas des fumeurs par exemple, cela peut très bien se faire
en groupe. C'est donc très loin d'un simple repos
contrôlé. Cette partie de la méthode SCHULTZ
est à pratiquer par un thérapeute.
3) Le lieu
Il est extrêmement important
de ne pas être dérangé pendant les exercices. On choisira
donc un local dans lequel il n'y a pas de téléphone
et où on peut ne pas être dérangé par du bruit,
(bruits de voitures, bruits de voix des pièces voisines).
La température de la pièce doit être
moyenne et il doit y avoir une demi-obscurité.
4) La posture
Pour le Training Autogène,
la meilleure est pour chaque individu celle où il se sent
le plus détendu.
a) Posture assise :
* Sur un siège
de type tabouret : la personne s'assoit. Ses pieds sont en appui sur
le sol, complètement à plat. Les jambes sont légèrement
écartées. On laisse se courber le corps vers l'avant : le
dos devient rond. Les avant bras sont en appui sur les jambes, les mains
pendent. La tête tombe en avant du fait du relâchement du cou.
C'est la position dite: «en cocher de
fiacre assoupi», à cause de la similitude de cette
position avec celle qu'adoptaient les cochers de fiacre lorsqu'ils faisaient
un somme entre deux courses.
* Sur un siège
de fauteuil, avec accoudoirs et repose tête.
Le bas du corps est dans la même position
que précédemment
Le haut du corps peut s'appuyer sur le dossier,
vers l'arrière en appui ou sur le côté ; les bras reposent
également sur le siège. Il faut que la position soit confortable.
b) Posture allongée
Il faut que l'endroit où en s'allonge soit
suffisamment rigide pour permettre une bonne relaxation et suffisamment
souple pour être accueillant Au sol, une moquette sur laquelle on
pose des tapis individuels est une bonne solution.
La position est allongée sur le dos. On peut
mettre un tout petit coussin sous la tête ou sous la
nuque. On peut également, pour plus de confort, mettre un coussin
sous
les genoux.
Les bras sont légèrement écartés
et pliés, les paumes des mains vers le sol.
Les jambes sont aussi légèrement écartées,
les pointes des pieds sont dirigées vers le haut, mais relâchées.
5) Les phases de relaxation.
a) La phase préliminaire
Elle consiste à demander au sujet, après
avoir pratiqué quelques inspirations profondes, d'imaginer une situation
dans
laquelle il est tranquille, dans laquelle il est bien.
Après qu'il ait fermé les yeux on
laisse le temps à chacun d'imaginer cette situation, de laisser
pénétrer le bien être.
On reprend ensuite le groupe avec la formule «je
suis tout à fait tranquille». C'est cette formule
qui, répétée au début de chaque séance
permettra à chacun de retrouver immédiatement le calme
et la sérénité nécessaire pour la suite
des exercices.
Pendant cet exercice, il faut se laisser aller aux
sensations agréables, bienfaisantes.
Lorsqu'on cesse l'exercice, il faut indiquer
clairement la reprise aux participants.
b) La reprise
Au fur et à mesure de la progression, elle
se situera à la fin de la séance, toujours ; elle se passe
de la même façon que l'on ait fait un ou plusieurs exercices.
Il faut donner la consigne de bouger les membres, de fléchir
et de tendre les bras, de remuer les jambes.
Ensuite on demande de respirer fortement plusieurs
fois et d'ouvrir les yeux.
SCHULTZ explique qu'il n'y a pas un esprit
qui pense et un corps qui reste immobile :
«Une représentation intérieure intense induit
le mouvement correspondant dans notre corps, même si nous n'avons
pas l'impression de faire ce mouvement de façon volontaire. Une
représentation mentale suffisamment soutenue, un état de
concentration entraînent un mouvement acceptable, mais inconscient,
involontaire».
C'est ce qui explique que pour obtenir la décontraction,
il
faut se la représenter intérieurement
6) Les exercices
a) Exercice de la pesanteur
Les exercices du premier cycle ou cycle inférieur
débutent par l'apprentissage de la décontraction des muscles
volontaires qui sont les muscles que nous avons le plus souvent l'habitude
de commander.
On choisit pour commencer le membre supérieur
dont on a le plus l'habitude de se servir, le droit pour les droitiers,
le gauche pour les gauchers.
Tout le début du travail va se faire sur
ce membre. La formule qui permet de faire ce travail est «mon
bras droit (ou gauche) est tout lourd» ou bien «mon
bras droit (ou gauche) est très lourd».
Lorsque la pesanteur est bien ressentie dans ce
membre, elle va normalement se généraliser dans les
autres membres et dans le corps. Mais au début, il faudra
aider par la parole cette généralisation en faisant les exercices
progressivement.
Pour chaque partie du corps, la durée de
l'exercice en phase d'apprentissage est de l'ordre de la minute.
Les exercices faits dans le Training Autogène
sont très progressifs et on ne peut pas passer d'un exercice à
un autre si le premier n'est pas parfaitement maîtrisé.
Il faut un entraînement quotidien sur
un membre. C'est cet entraînement qui va permettre petit à
petit la généralisation de la pesanteur, par le système
des propagations à l'intérieur du système nerveux.
La sensation de pesanteur est celle que l'on suit dans toute relaxation
où les muscles sont bien décontractés.
Dans le Training Autogène,
elle est une étape de la progression.
C'est lorsque la pesanteur est installée
dans chaque membre et dans le corps qu'on passe à la formule récapitulative
«je suis complètement lourd». C'est seulement
là, qu'on peut passer à l'apprentissage suivant.
Nous allons parler, parce qu'ils font partie de
l'ensemble de la méthode, des autres exercices du cycle inférieur
du
Training Autogène.
Mais il est très important avant d'aborder
ces exercices qu'il y ait un contrôle médical disant qu'il
n'y a pas de contre indication.
b) Exercice de la chaleur
Il porte sur la décontraction vasculaire.
De la même façon que l'on obtient le relâchement musculaire,
on peut par l'hypnose obtenir le relâchement vasculaire. La circulation
sanguine se fait par vasoconstriction et vasodilatation des vaisseaux sanguins
et c'est le système nerveux qui régit la pression et la dilatation
de ceux-ci. C'est ce qui rend possible une action sur le système
circulatoire par hypnose.
L'entraînement à la décontraction
vasculaire induit des sensations de chaleur.
Comme pour la lourdeur on commence par un membre
puis on progresse par la représentation mentale et la chaleur
s'étend à deux , puis trois et quatre membres.
Les phrases qui induisent cet état sont «mon
bras droit (ou gauche) est chaud » ou «mon bras
droit est tout chaud».
On passe ensuite à la formulation pour l'autre
membre puis pour les jambes. Quand l'apprentissage de la chaleur est terminée
on récapitule par la phrase: «je suis complètement
chaud».
c) Exercice du cour
Dans le secteur du contrôle des muscles lisses,
s'inscrit le contrôle du cour, avec bien entendu les
mêmes
précautions médicales impératives.
On peut commencer l'exercice en faisant ressentir
le cour, ses battements, en mettant la main dessus. La main aide à
se concentrer sur la région du cour. Lorsqu'il, est localisé
et que l'on ressent bien les battements, on peut verbaliser ces sensations
en parlant d'une «pompe qui a une activité incessante»,
qui travaille avec calme, avec force.
Il ne faut pas oublier de parler de la force, de
la santé, de la rigueur du cour, ce qui va permettre d'éviter
l'angoisse possible au sujet d'un arrêt possible de ce muscle,
calme étant synonyme de repos, on pourrait enchaîner repos
avec arrêt et cela il faut l'éviter.
La formule de fin d'apprentissage est «mon
cour bat calmement, régulièrement et vigoureusement».
d) Exercice de la respiration
Il faut veiller de très près à
ne pas passer ici à une respiration volontaire qui serait
à l'opposé de la relaxation.
Ce qui est induit, c'est la totalité
de l'Etre dans sa respiration, au niveau du corps entier.
Les formules portent sur la respiration. Il faut bien répéter
que c'est un abandon au calme et non un exercice de volonté.
La formule de fin d'apprentissage est «tout
mon être respire».
e) Exercice de régulation des organes abdominaux
Lorsque le stade précédent est parfaitement
acquis et après avoir récapitulé chaque exercice par
la formule de synthèse qui lui correspond, on passe à la
concentration
sur le plexus solaire, carrefour d'innervation des systèmes
foie, estomac, pancréas et des micro-glanglions du plexus intra-viscéral.
Situé dans l'abdomen, à sa partie supérieure, non
loin de l'estomac, le plexus solaire est une partie relativement
peu connue de notre corps et qu'il faut bien situer pour l'exercice.
La concentration porte sur la chaleur.
Elle se fait par la formule «mon plexus
solaire est chaud» ou bien «mon plexus solaire
rayonne chaudement».
Pour cet exercice SCHULTZ dit «qu'on a intérêt
à se représenter que chaque expiration fait passer sa chaleur
dans l'abdomen.
C'est un fantasme qui permet d'intégrer harmonieusement
relaxation abdominale et relaxation respiratoire».(SCHULTZ : manuel
pratique du T.A.)
f) Exercice portant sur la région de la tête.
Cette région est soumise à un régime
spécial. En effet on ne peut induire la chaleur dans
la région de la tête car c'est pour tous un signe d'énervement
ou de malaise.
Au niveau de la tête on induit donc
la fraîcheur, ce qui fera mieux ressentir le reste des sensations.
La formule utilisée est : «mon front est agréablement
frais».
Pour y arriver on peut demander de visualiser un endroit frais
ou de ressentir un courant d'air frais passant sur le front.
7) Pratique des exercices
L'ensemble de ces six exercices constitue le
cycle inférieur du Training Autogène.
Etant donné l'importance du travail fait
sur les organes, il est nécessaire que cela soit contrôlé
au niveau médical.
On peut progresser d'une étape à l'autre
seulement si la précédente est bien établie.
Au début de chaque nouvelle étape,
on procède petit à petit.
Lorsque tous les exercices sont bien maîtrisés,
il suffit de donner les formules contractées et on obtient l'état
recherché, mais ceci se fait toujours dans le même ordre.
Il faut au minimum trois mois d'exercices biquotidiens
pour obtenir la maîtrise de cette méthode.
Ensuite, la personne doit continuer de pratiquer
régulièrement ces exercices sinon elle perdra
le bénéfice de son apprentissage. Il faut noter que
pour pratiquer cette méthode de relaxation, le terpnos logos
est très important : il y a une façon de dire les phrases,
une tonalité particulière pour faire ressentir
les différentes sensations, qui est très particulière
et qui ne peut s'apprendre que lors d'un stage pratique, cet apprentissage
demandant un contrôle.
L'intérêt de cette méthode est
d'acquérir une certaine concentration, un moyen de
relâchement
musculaire possible, et en même temps une plongée
à l'intérieur de nous-même, à l'intérieur
de notre corps pour en lâcher les commandes mais en même temps
pratiquer la concentration qui laisse émerger nos images mentales
organisées ou non.
Le cycle supérieur du Training Autogène
permet d'acquérir les formules intentionnelles, comme dans le cas
des personnes qui ont une maladie ou un symptôme spécifique.
Cela permet de les aider à éviter
un processus de crise dans certaines maladies, ou à induire
le comportement désiré comme dans le cas des fumeurs désirant
cesser de fumer.
L'origine
Historiquement, les recherches de Jacobson aux Etats
Unis sont contemporaines de celles de SCHULIZ à Berlin. Il commence
à Harvard, en 1908, des travaux sur le tressaillement nerveux..
Il cherche à montrer d'abord qu'il existe un transfert d'énergie
psychique vers le physique, comme dans le cas où ü
y a un sursaut provoqué par un bruit inattendu.
Pourtant, Jacobson n'arrive pas à montrer
qu'il existe une variation parallèle entre l'intensité
du bruit et l'intensité des contractions musculaires. Il
s'aperçoit au contraire que le sujet sursaute d'autant plus
qu'il est plus tendu.
Il fait donc des études plus précises
partant sur la corrélation existant entre le vécu émotionnel
et le degré de tension musculaire. Par un procédé
d'électromyographie, il montre que la simple pensée
d'un acte provoque une ébauche de l'acte à une échelle
microscopique.
Ses études portent à la fois sur certains
muscles moteurs des membres mais aussi sur la musculation du visage : parler
en pensée provoque l'apparition de potentiel d'action sur les muscles
de la région faciale. Jacobson en arrive donc à définir
la tension comme une «manifestation objective de ce qui se
passe en nous quand nous fournissons un effort».
Ce même mot désigne effort normal
et effort excessif.
Il faut donc pour éliminer ces tensions,
apprendre à les repérer. Toute sa méthode
est basée sur un travail musculaire et physique. Il
n'y a pas de place pour la parole de type psychothérapique.
Repérer la tension pour l'éliminer.
Eliminer la tension musculaire aboutit à
éliminer la tension psychique qui lui correspond donc à
éliminer l'anxiété. Jacobson dans cet objectif a mis
au point deux techniques complémentaires :
- la relaxation progressive et
- la relaxation différentielle.
Le Principe de la Relaxation de JACOBSON
La relaxation progressive ou générale
consiste à apprendre à reconnaître les
sensations de contraction et à s'entraîner à les éliminer.
Les contractions sont localisées dans un
muscle, puis dans un groupe de muscles, puis dans
le
corps tout entier. Cette méthode peut s'appliquer à
tous les publics à condition de pouvoir s'exercer (voir plus loin
la séance).
La relaxation différentielle
est une méthode d'auto régulation du fonctionnement.
Elle est complémentaire de la précédente. Elle s'adresse
à un public plus restreint Il s'agit d'apprendre à
relâcher certains muscles pendant que d'autres sont en activité
afin de dépenser le moins d'énergie possible.
Il faut prendre conscience du minimum d'énergie
possible
nécessaire pour faire un geste.
La séance
Elle se déroule dans un endroit calme, peu
éclairé, en position de décubitus dorsal (couché
sur le dos). Les séances sont fréquentes. Avec le praticien,
il y a une à trois séances hebdomadaires, pour le contrôle
et l'apprentissage.
L'entraînement est quotidien ou bi-quotidien
et dure entre une demie heure et une heure.
C'est donc une méthode extrêmement
contraignante. La durée de la rééducation
(terme employé par Jacobson) va de quelques mois à quelques
années. L'attitude au moniteur est directive et active.
Il doit vérifier l'état de décontraction chez le patient.
La voix est ferme, elle doit imposer l'exercice.
La technique
1) La relaxation progressive
Pour la plupart des exercices de la relaxation progressive,
la position est couchée, sur le dos, les yeux
fermés, les jambes sont légèrement écartées.
Pour certains exercices on peut pratiquer en position
assise. On ne demande pas au sujet de se détendre étant donné
que la détente est au bout de tous les exercices et qu'elle s'apprend
petit à petit.
a) Exercices des bras
1er exercice :
La main droite posée d'abord
à plat sur le sol, paume vers le sol, on remonte la main, doigts
allongés ver le haut sans bouger les bras et on repère la
tension qui apparaît huit à dix centimètres plus haut,
sur l'avant bras.
On maintient la tension environ une minute.
Ensuite, on relâche environ trois minutes.
On porte son attention sur la sensation de
relâchement à l'endroit de la tension.
On pratique le même exercice plusieurs fois
de suite, trois ou quatre, suivant que le sujet est agité
ou non, suivant comment il supporte l'exercice et suivant ce qu'il peut
faire.
Tout au long de cet exercice et de ceux qui suivront,
il faut dire d'une voix ferme :
«vous identifiez la contraction, vous notez cette sensation
de tension et lorsqu'elle se reproduira vous pourrez l'identifier facilement
et l'éliminer de la même façon que maintenant vous
allez éliminer la tension. Vous relâchez les muscles complètement
et vous laissez s'installer en vous la décontraction, le relâchement
est total. Vous avez imprimé en vous la sensation de tension que
vous repérerez facilement quand elle se produira et vous pourrez
ainsi l'éliminer».
On peut au fur et à mesure des exercices ne
dire qu'une partie des phrases indiquées.
Il est très important de faire noter
la sensation de tension et surtout la sensation de relâchement
qui est l'état que l'on devra retrouver chaque fois que l'on s'apercevra
de l'existence d'une tension dans une partie de notre corps.
2ème exercice :
Le bras toujours allongé, la paume de la
main est tournée vers le haut. Replier la main droite, doigts
fermés. Repérer la tension qui se produit dans le haut
de l'avant bras.
Il faut bien distinguer cette tension de la sensation
d'effort se produisant au niveau du poignet.
Une fois cette sensation repérée,
cesser la tension. La main retombe d'elle même,
doigts ouverts. Porter son attention sur la diminution ou la disparition
de la sensation de contraction au niveau de l'avant bras. On fait aussi
plusieurs fois cet exercice en pratiquant toujours une minute de contraction,
suivie de trois minutes de détente.
3ème exercice :
Il porte sur l'avant bras droit. Allongé
au sol, la paume des mains tournée vers le sol, on
relève l'avant bras de façon à faire un angle d'environ
trente degrés avec le sol. On laisse la main pendante,
relâchée. On note la sensation de tension qui se produit dans
la partie supérieure du bras, au niveau du biceps.
Une fois cette sensation repérée, on relâche pendant
trois minutes. Il est important que la main soit bien relâchée
et il faut que le moniteur le vérifie. Si la main n'est pas bien
relâchée, c'est que les exercices précédents
n'ont pas étés bien assimilés et il faut les recommencer.
4ème exercice:
Poser la main et le poignet sur une
pile de livres d'une hauteur d'une dizaine de centimètres.
On exerce sur eux une pression.
On note la sensation de tension qui se produit dans
le bras à sa partie supérieure et en arrière
(côté triceps).
On recommence l'exercice plusieurs fois: tension
une minute, relâchement, trois minutes.
5ème exercice:
Le bras est complètement à plat.
On serre le poing et on contracte complètement le bras, jusqu'à
ce qu'il soit complètement raide.
On maintient la sensation, suivant possibilités,
de trente secondes à une minute et ensuite on relâche petit
à petit
les muscles jusqu'à ce que le bras soit complètement
relaxé.
On refait l'exercice plusieurs fois en essayant
chaque fois d'aller un peu plus loin dans la contraction
et dans le relâchement.
Les exercices des bras sont faits en alternant bras
droit et bras gauche. Chaque la fin de séance est consacrée
à un moment de détente.
b) Exercices des jambes
ler exercice :
Allongé au sol, les jambes sont légèrement
écartées. Plier le pied gauche et les
orteils en direction du haut du corps. Repérer la tension
qui se produit à la partie antérieure de la jambe, un peu
en dessous du genou. Relâcher la tension.
Recommencer l'exercice plusieurs fois
avec un pied puis avec l'autre. Noter les tensions.
Apprécier le relâchement.
2ème exercice :
On plie le pied en dirigeant les orteils vers
le bas (allonger la pointe).
La tension se produit en arrière de la jambe,
dans le mollet.
Bien noter cette sensation. Recommencer plusieurs
fois.
3ème exercice :
Cet exercice doit se faire de préférence
allongé sur un lit. Une des jambes reste pendante sur le côté
du lit. C'est elle qui travaille. Elle est posée à
moitié sur le lit, à peu près jusqu'au genou.
Pendant le travail, la cheville et le pied restent
souple. Dans le cas contraire il faudrait revenir aux exercices précédents.
La jambe est tendue jusqu'à ce que la tension apparaisse sur
la cuisse. Lorsque la tension est très nette, relâcher
la jambe qui retombe. Noter la sensation de détente.
4ème exercice
Dans la même position que pour le troisième
exercice. On replie la partie pendante de la jambe vers l'arrière.
On note la tension qui apparaît à la partie arrière
de la cuisse. On relâche.
5ème exercice :
Toujours dans la même position, le travail
porte sur la même jambe. La moitié de la jambe reste
pendante, cheville et pied restent souples. On soulève la
cuisse.
Au bout de quelques secondes on note la tension
qui apparaît au niveau de l'abdomen. Bien repérer
le côté sur lequel elle apparaît.
Maintenir la tension de trente secondes à
une minute suivant les possibilités. Relâcher
doucement et apprécier la sensation de détente.
6ème exercice :
On pose la cuisse (de la jambe pliée) sur
une pile de livres. On effectue une pression sur cet appui avec la
cuisse.
On note la tension qui apparaît dans la région
de la fesse.
On maintient la tension quelques instants
puis on relâche.
c) La respiration
La personne est en position couchée sur le
dos ou couchée sur le côté.
L'exercice va durer à peu près dix
minutes. Pendant cette période, on fait par intermittence
respirer profondément et on fait noter la contraction de la cage
thoracique pendant l'inspiration et le relâchement pendant l'expiration.
d) Le visage:
Le front : froncer les sourcils et
relever
les paupières en même temps.
Noter les endroits ou apparaissent les tensions.
Laisser les muscles se relâcher progressivement et fermer doucement
les paupières.
e) Les yeux :
Yeux fermés
: serrer fortement les paupières puis détendre progressivement
après avoir noté les tensions.
Yeux ouverts :
fixer un objet dans une direction pendant trente secondes.
Noter la tension qui apparaît dans les muscles
oculaires puis laisser le regard revenir normalement sans fixer d'objet.
On fait l'exercice successivement en regardant à
gauche, à droite puis en haut et en bas Chaque fois, on note les
tensions et on relâche ensuite.
f) Les région de la bouche :
L'exercice se fait les yeux fermés.
Pendant ce temps et comme pour les exercices partant sur la respiration,
le visage et les yeux, tout le reste du corps est complètement détendu.
On fait compter à haute voix jusqu'à
dix et pendant cette activité, il faut noter en soi même
les groupes musculaires qui interviennent (langue, lèvres,
mâchoire, cou). Ensuite on laisse s'installer la détente.
On refait le même exercice en parlant
à mi-voix. On note les tensions et ensuite on relâche.
On fait de nouveau le même exercice mais cette
fois en murmurant.
On note les tensions et ensuite on relâche.
Enfin on fait compter jusqu'à dix en soi
même sans laisser apparaître aucun bruit et sans bouger.
Lorsque la personne s'arrête, elle se rend compte d'une détente
bien
qu'elle n'ait pas parlé.
Tout au long de ces exercices, le moniteur doit
toujours vérifier l'état de relaxation du sujet. A part le
membre qui travaille, le reste du corps doit rester immobile.
La respiration doit être régulière, les
membres, au fur et à mesure du travail doivent devenir flasques.
On termine toujours les séances par un long
moment de repos. A la fin de tous ces exercices, et lorsque tous
ont été exécutés, lorsqu'ils sont appris et
maîtrisés, on obtient une relaxation profonde.
2) La relaxation différentielle
a) Principe
On a ici un objectif différent de
la méthode précédente. En fait, la relaxation
différentielle est complémentaire de la relaxation progressive
et elle doit lui succéder.
Une fois tous les points de tension repérés,
il s'agit d'aller plus loin et de se relaxer pendant que l'on est en pleine
activité.
Le principe est que pour faire un geste, on
ne doit mobiliser que les muscles nécessaires
à ce geste et relaxer les autres, ceux qui ne sont
pas indispensable à la réalisation du geste. Il s'agit
donc de chercher quel est le minimum de tension nécessaire
à l'accomplissement d'un acte, de chercher à dépenser
le minimum d'énergie pour tous les geste. La relaxation
différentielle est «le minimum de tension musculaire
requis pour un acte, en même temps qu'on garde relaxé l'ensemble
des autres muscles» (savoir relaxer pour combattre le
stress - Jacobson).
Le travail se fait en position assise et se fait
aussi de façon progressive.
Il est utile de situer cet apprentissage après
une séance de relaxation progressive, de façon qu'il n'y
ait pas trop de reprise de tension.
b) La méthode
ler exercice :
En position assise, les yeux sont fermés.
On plie un bras, poing fermé. On identifie la sensation de
tension dans le biceps. Ensuite l'attention se porte sur le reste
du corps que l'on va décontracter, relaxer complètement en
ne gardant que le minimum de tension nécessaire à
garder la position assise. Seuls les muscles utiles au geste restent
en tension forte.
Ensuite, on relâche le bras. Tout le
corps est décontracté. L'exercice se reproduit de la
même façon pour l'autre bras.
2ème exercice :
Plier le bras en gardant la main molle.
Puis bouger le poignet de façon à obtenir un durcissement
des muscles du triceps (arrière du haut du bras).
Bien relaxer le reste du corps. La tension
reste seulement dans le bras. On relâche le bras, il n'y a
plus aucune tension, on approfondit la relaxation musculaire.
3ème exercice :
En position assise, le dos est droit contre le dossier
mais pas en appui.
On note les tensions qui existent de chaque côté
de la colonne vertébrale.
Bien relâcher tous les muscles du corps autres
que ceux qui maintiennent le dos et la tête droite, de façon
à ce que le corps et la tête ne prennent pas une position
inconfortable, soit sur le côté, soit en avant ou
en arrière.
Ensuite s'appuyer au dossier et relâcher tout.
4ème exercice :
Serrer fortement les paupières.
Noter la tension en relâchant bien tout le
reste du corps et du visage. Relâcher les paupières.
On fait de même avec les tensions des muscles oculaires: yeux fermés,
regarder à gauche, à droite, en haut, en bas. Relaxer le
reste du corps.
5ème exercice :
Serrer les mâchoires très fort.
On sent la tension qui s'installe dans les maxillaires et progresse jusqu'aux
tempes.
Garder cette tension et relaxer le reste des muscles
du visage et du corps en ne gardant que le minimum de tension nécessaire
à garder la position assise.
De la même façon on peut contracter
les joues, les lèvres, la langue.
Autres exercices :
Ils peuvent concerner des apprentissages en situation.
Par exemple, on peut apprendre à parler
en public en gardant son corps le plus décontracté
possible. C'est ce qui permet à un orateur de parler longtemps
avec aisance.
On peut également apprendre à
lire un livre en utilisant le moins de mouvement possible.
On procéde avec un certain nombre d'étapes.
Tout d'abord relaxer complètement les muscles du corps
en ne gardant que le minimum de tension nécessaire
pour tenir le livre si celui-ci ne peut être posé sur une
table.
Ensuite, commencer à parcourir les lignes
avec juste assez de mouvement pour lire, même sans comprendre ce
qui est écrit
S'entraîner à cet exercice.
Petit à petit, réintroduire l'acte
normal efficace de la lecture pour la compréhension du texte et
bien relaxer le reste du corps. Il faut essayer de ne se servir que des
muscles nécessaires à cette activité.
On peut également apprendre à écrire
en ne gardant que le minimum de tension possible, ne plus bouger que les
muscles des doigts et garder juste la tension nécessaire
à la bonne position de la main sur la page.
Relaxer complètement le reste du corps.
Dans ces exercices l'activité sur laquelle
est centrée le travail est nommée par Jacobson «activité
primaire».
Ce sont des «contractions qui concourent
à l'exécution d'une tâche donnée».
Il faut éliminer les activités secondaires
qui ne concourent pas à la réalisation de la tâche
mais, au contraire, lui nuisent parce qu'elles la parasitent. C'est
le cas par exemple lorsqu'on lit et qu'en même temps, on bouge
machinalement un membre ou qu'on chantonne.
De plus, ces activités secondaires consomment
une énergie qui est inutilisable pour une réalisation efficace.
Un travail attentif à ces différents niveaux d'activité
que vous pratiquez tous les jours, est utile à la réalisation
de deux objectifs.
D'abord, plus le reste du corps est souple
pendant
qu'on effectue une action et plus le geste est harmonieux.
Ensuite, il existe un objectif d'économie d'énergie
: ne faire que la dépense nécessaire au geste désiré
permet d'utiliser son énergie à autre chose
- réflexion,
- action, etc...
On retrouve ce même processus dans tous les
apprentissages.
Apprendre à danser; comme le dit Jacobson,
demande par exemple au début une tension importante dans tous les
muscles du corps pour bien se placer et le résultat est que les
gestes sont raides et inharmonieux.
L'apprentissage, la répétition des
différents gestes permet petit à petit de ne mobiliser
que les seuls muscles nécessaires pour effectuer un geste
et donc de garder les autres souples.
C'est ce qui permet de garder son attention pour
tous le reste de l'environnement et de réagir, par exemple, immédiatement
à un changement de rythme ou à un imprévu.
L'énergie, non utilisée pour le geste,
est mise en réserve et est immédiatement disponible
pour l'imprévu.
C'est le même principe que Jacobson
utilise dans ses méthodes de relaxation : économiser
son énergie pour s'en servir utilement, pour mieux vivre.
«Je puis raisonnablement escompter que celui qui pratique
la relaxation tous les jours en tirera au moins une épargne modérée
de son énergie et que sa fatigue, son insomnie et ses autres désordres
de digestion ou de tension neuromusculaire s'en trouveront un peu réduits».
(Jacobson - Savoir relaxer pour combattre le stress)
IV - LA SOPHROLOGIE
1 - Origine de la
Sophrologie
2
- Principe de la Sophrologie
3 - La Technique
Origine de la Sophrologie
Caycedo est un Colombien qui a fait ses
études de médecine à Madrid.
Neuropsychiatre, il exerce dans un hôpital
spécialisé et commence à pratiquer l'hypnose
qu'il a étudiée de très près à l'école
de Nancy avec le Docteur Cuvelier. Mais il n'est pas satisfait de l'approche
théorique de l'hypnose qu'il trouve insuffisante, voire contradictoire.
De plus il rencontre d'énormes difficultés
lorsqu'il essaye de prouver l'existence de l'amnésie post hypnotique
et lorsqu'il essaye d'analyser le sommeil hypnotique.
Ce qui passionne Caycedo, c'est l'étude
de la conscience humaine et il poursuit ses recherches dans cette
direction.
«L'objectif
de Caycedo est désormais de créer une véritable école
scientifique de la conscience humaine qui aurait à inventorier tous
les procédés ayant une influence sur la conscience»(La
Sophrologie - Boon, Daurou, Macquet).
En 1960, il crée la Sophrologie,
nouvelle discipline qu'il a essayé de prouver scientifiquement au
moyen de deux méthodes; d'une part la phénoménologie
dont il se servira pour décrire les différentes étapes
de sa méthode et d'autre part l'expérimentation clinique.
Son travail va bientôt se trouver enrichi
des découvertes qu'il fait concernant les philosophies orientales.
Séjournant tour à tour aux Indes, au Tibet et au Japon, il
en reviendra avec des connaissances approfondies sur les méthodes
orientales (yoga, zen, bouddhisme) qu'il va utiliser dans la Sophrologie
C'est en 1970, qu'a lieu le premier congrès
mondial de Sophrologie.
Principe de la Sophrologie
L'origine étymologique du mot est intéressante.
Il est construit à partir de trois mots grecs:
- Sas : qui signifie équilibre, harmonie,
- phren : qui signifie esprit, psyché, conscience,
- logos : qui signifie science, discours, étude.
C'est à la fois une science,
une philosophie et une thérapeutique.
- C'est une science car elle étudie les divers moyens
d'action susceptibles de modifier la conscience humaine, moyens
chimiques, physiques, physiologiques, psychologiques, sociologiques. Elle
étudie également les moyens d'appliquer ces connaissances
en thérapeutique médicale, paramédicale, psychologique
et pédagogique.
Les fondements de cette science se trouvent dans
la médecine psychosomatique. Le corps fonctionne avec un esprit.
La Sophrologie considère l'homme comme un être indivisible,
corps et âme sont une seule et même chose.
- C'est une philosophie car son but principal est la
recherche de l'équilibre de la personnalité humaine.
La recherche personnelle de Caycedo dans ce domaine montre assez
quelle importance il lui accorde : Deux ans de sa vie ont étés
consacrés à étudier le yoga et les méthodes
de méditation japonaises pratiqués dans les monastères
Zen.
Caycedo pense que dans tout évènement
de la vie, il n'y a pas que des éléments négatifs.
Il y a toujours un contrepoids positif.
C'est une philosophie humaniste qui considère que l'homme est capable
de voir des réalités positives. Il faut rester réaliste.
Pour le praticien par exemple il devra considérer que les malades
ont en eux, toutes les possibilités pour s'en sortir. Le praticien,
lui, connaît des techniques qu'il va communiquer au malade.
C'est le patient qui va s'en sortir au
moyen de la technique apprise.
La Sophrologie ne doit pas rester réservée
à un certain domaine de pensée ou de travail. On peut être
sophrologue et en même temps être psychanalyste, chirurgien,
stomatologue ou autre...
- C'est une thérapeutique. La technique de la Sophrologie
est utile en psychothérapie dans les cas d'angoisse, de phobies,
d'insomnies et également en sexotherapie. De même en médecine
psychosomatique, elle participe à l'amélioration des malades
asthmatiques et des ulcéreux.
La Sophrologie est utilisée également
en médecine courante pour soigner des troubles digestifs, cardiaques,
en chirurgie (sophroanesthésie) en kinésithérapie,
en rhumatologie. C'est un traitement adjuvant (il n'y a pas d'autre traitement
annexe).
Il existe bien sûr des contre-indications;
ce sont les cas d'hystérie, de psychoses et mégalomanies.
Dans les cas de maladies respiratoires ou cardiaques,
il faut prendre un certain nombre de précautions.
La Technique
On peut en faire l'étude en deux parties
différentes:
- l'étude de la sophronisation simple et,
- l'étude de la relaxation dynamique de Caycedo.
Le Local : Le travail se fait dans un local calme,
peu
éclairé ou même dans l'obscurité complète.
La position est allongée ou debout suivant la technique utilisée
et l'entraînement se fait deux fois par jour.
1 - La sophronisation simple :
«La sophronisation est le processus
qui mène à la modification des niveaux de conscience vers
le niveau sophro-liminal» (La Sophrologie - Boon, Davrou
et Macquet).
a) On commence par une série
de respirations profondes. La position est allongée sur le dos.
C'est le moniteur qui conduit le comportement de relaxation il faut donc
dire «relaxez» et non «vos bras sont
relaxés», par exemple.
Le terpnos logos est également
important, non seulement pour le ton mais pour le contenu qui doit être
réajusté pour chaque groupe. On demande de fermer les yeux
et ensuite on commence la sophronisation.
Le relâchement de tous les muscles se fait
en suivant le schéma corporel du haut vers le bas.
On dit «vous relaxez les muscles du
visage» puis on détaille bien tous les muscles du
visage qui sont successivement relâchés : muscles du front
d'abord.
«Vous relâchez tous les muscles de votre front et
votre front est lisse».
Ensuite, on détaille de la même façon
les muscles du tour des yeux puis les joues et la mâchoire. On poursuit
en descendant vers le cou, les épaules et les bras.
Chaque fois, on marque un léger temps
d'arrêt de façon à bien laisser s'installer
la détente. On continue par les muscles du dos, puis la poitrine,
la région du ventre, la région génitale ; et on continue
à descendre, on relaxe les muscles des cuisses puis ceux des jambes
et ceux des pieds.
Une fois toute les parties du corps relâchées,
on approfondit l'état de relaxation. Il s'agit d'aller
le plus loin possible dans l'état de détente, mais il faut
rester conscient tout en étant «au bord même du
sommeil»; on est dans une zone intermédiaire entre
la veille et le sommeil.
b) Ensuite on prévient
les sujets qu'on va les laisser «apprécier l'état
de détente pendant un moment». Cette période
de silence ne doit pas être trop importante au début.
Mais, petit à petit, au fur et à mesure
des progrès du groupe, on peut l'augmenter. En effet, un trop long
silence peut être angoissant au début.
c) Enfin, on annonce qu'il
va y avoir désophronisation :
C'est la fin du processus de sophronisation, c'est
la période pendant laquelle on va retrouver le niveau de vigilance
ordinaire.
On dit «Nous sommes bien détendus,
bien relaxés, et maintenant nous allons pouvoir procéder
à la reprise (ou bien désophroniser)».
On commence par une respiration profonde. On va
très doucement pour la reprise. Le travail sur le schéma
corporel se fait en sens inverse, des pieds vers la tête. «Vous
reprenez conscience de vos pieds que vous bougez ... vous remuez vos doigts
de pieds, puis vos pieds ... » Ensuite, on fait bouger les
membres inférieurs. D'étape en étape, on fait bouger
tout le corps, s'étirer.
Une fois la reprise musculaire entièrement
rétablie, en demande d'ouvrir les yeux et de retrouver une position
assise.
d) C'est ici que se situe
une
partie importante du travail en Sophrologie : le dialogue
post-sophronique.
On procède à la reprise psychologique
en demandant aux participants de regarder positivement autour d'eux. On
rétablit l'insertion dans le temps réel en demandant «quelle
heure est-il» puis on amorce le dialogue pour connaître le
vécu des participants. C'est ce «retour»
sur le travail du relaxateur qui va lui permettre d'ajuster le terpnos
logos sur le groupe.
Il y a des mots qui sont chargés effectivement
pour certaines personnes et il ne faut pas hésiter à les
remplacer par d'autres. Il en est de même pour le rythme de travail,
il faut tenir compte des difficultés des participants et ajuster
au groupe.
2 - La relaxation dynamique de Caycedo :
C'est une relaxation qui a pour originalité
de se faire en mouvement.
Il existe trois degrés dans
cette méthode, plus un quatrième en expérimentation
:
- le premier degré ou relaxation dynamique
concentrative est le seul que nous allons aborder ici.
- le deuxième degré est une relaxation
dynamique contemplative.
- le troisième degré, une relaxation
dynamique méditative.
Ces trois degrés de relaxation sont très
largement inspirés des techniques apprises par Caycedo et se réfèrent
pour le premier degré, au yoga, pour
le deuxième degré au bouddhisme,
et pour le troisième degré, au zen.
Nous verrons dans un des chapitres suivants
consacrés à l'approfondissement de la Sophrologie et de ses
applications, les détails de cette Relaxation Dynamique, notamment
du 1er degré. L'importance et l'étendue de cette technique
mérite bien en effet un chapitre entier.
V - LA RELAXATION
PSYCHOSENSORIELLE DE VITTOZ
1 - Origine
2
- Principe de la Relaxation Psychosensorielle
3 - La Technique
Origine
VITTOZ (1863-1925) est un médecin
Suisse. Il travaille d'abord dans le canton de Neuchâtel. Après
un voyage en Russie, chez son frère pasteur à Saint Petersbourg,
il s'installe à Lausanne en 1904.
C'est à la suite de sa propre dépression
qu'il met au point une méthode psychothérapique à
un moment où on ne connaissait pas encore les psychotropes. C'est
après avoir pratiqué l'hypnose pendant trois
ans qu'il commence à mettre en oeuvre sa méthode.
En 1907, il publie sur livre «traitement
des psychonévroses par la rééducation du contrôle
cérébral».
Selon VITTOZ, toutes les maladies sont dues
à une insuffisance du contrôle cérébral. Pour
lui, le contrôle cérébral est fondé sur une
dualité cerveau conscient - cerveau inconscient.
- Le cerveau conscient couvre la raison, la volonté,
le jugement,
- Le cerveau inconscient couvre les sensations, les idées,
les impressions.
Il y a maladie quand il n'y a pas équilibre
entre l'un et l'autre, quand il n'y a pas une bonne harmonie
entre les deux - la psychothérapie - (dont la relaxation est un
aspect) consiste à rétablir cette unité perdue. L'équilibre
sera retrouvé quand chaque sensation, idée, impression sera
contrôlée par la raison, volonté, jugement.
Principe de la Relaxation
Psychosensorielle
A l'intérieur de la «Cure
VITTOZ» qui est ce travail psychothérapique, il y
a certain nombre d'exercices visant à établir un bon équilibre
entre la fonction réceptivité et la fonction
émissivité
du cerveau. Ce sont ces exercices que l'on appelle relaxation psychosensorielle.
Il y a des individus qui «encaissent» les chocs, chez eux la
fonction réceptive est la plus importante. Il y a des individus
qui ne font que réagir, chez eux la fonction émissivité
est dominante. Mais il faut qu'il existe un réel équilibre
entre ces deux fonctions.
Le premier stade consiste à restaurer une bonne
réceptivité. Il s'agit de rééduquer les cinq
sens, ressentir le monde qui nous entoure et donc on travaille sur les
sensations extéroceptives. On travaille sur les sensations intéroceptives
en écoutant ce qui se passe à l'intérieur de nous,
de notre corps. On travaille aussi sur les sensations proprioceptives :
la position de notre corps dans l'espace.
Le deuxième stade a pour but de régulariser
l'émissivité. On apprend à domestiquer son cerveau,
c'est lui qui doit commander aux idées et non l'inverse comme dans
les névroses.
Le troisième stade est une prise de conscience
de tous ses actes ; le cerveau doit sentir l'acte et non pas le penser.
Le quatrième stade est une déconcentration.
Il faut élargir le champ de conscience en éliminant tout
ce qui l'encombre.
Dans les techniques de relaxation, les deux premiers stades
sont intéressants et peuvent être utiles car c'est une technique
où l'on est constamment guidée. L'effet est
de rester en contact permanent avec le réel, lors du travail sur
la réceptivité et cela peut avoir un aspect rassurant pour
des personnes ayant tendance à vivre dans l'imaginaire.
La Technique
Le local doit être accueillant,
diffusant une harmonie interne, non agressive. Un espace chaleureux
et calme où l'extérieur intervient sans violence,
un climat de paix doivent caractériser ce lieu. La position est
en décubitus dorsal, yeux fermés.
1 - La relaxation :
a) Première
phase = la réceptivité.
I l s'agit de rééduquer les sens.
Tout le travail va porter sur les perceptions. Le discours
doit être très spontané. Il débute par un «accueil»
où on incite les personnes à s'installer le plus confortablement
possible, sans aucune gêne.
On peut commencer par la vision et demander aux personnes
de voir les couleurs, les objets de l'environnement de recevoir ces différentes
sensations. «Laissons librement aller notre regard sur les
lumières, les formes, les visages et les corps des autres personnes».
C'est une vision mobile, pas un regard, pas d'effort, pas de fixation.
A partir de ce travail sur la vision on peut demander de fermer les yeux
afin de mieux travailler sur les autres sensations.
Pour le toucher, on demande de percevoir
les sensations de contact avec les vêtements, le sol, on fait porter
l'attention sur les différences de température, sur les sensations
différentes quand la pression est différente.
Pour l'audition, «nous
laissons les bruits entrer en nous, nous accueillons les bruits qui viennent
du dehors». Faire sentir les différences d'intensité
entre les bruits, porter attention sur le plus petit bruit qu'on puisse
entendre puis sur le bruit le plus fort, suivant le cas on peut aussi percevoir
le bruit du vent, du chant des oiseaux, etc...
Mais toujours, il s'agit de recevoir ces perceptions.
Ensuite, nous sentons les odeurs, les parfums qui flottent dans la
pièce, «respirons l'air frais et recevons-le dans nos
fosses nasales». Nous sentons le va-et-vient de l'air dans
notre nez, froid quand il entre, chaud quand il sort.
Pour le goût, on peut parler
de goûter la salive qui est dans notre bouche. Tout le discours doit
porter sur le «sentir, non penser» disait VITTOZ.
La deuxième partie du travail sur la réceptivité
porte sur les sensations proprioceptives. On peut à partir du discours
sur le «sentir» ou sur le «goûter» amener
au voyage à l'intérieur du corps. «Nous suivons
l'air qui entre par notre nez ; vous sentez la respiration couler en vous
et pénétrer dans vos poumons ; par la pensée, vous
le suivez plus profondément encore, dans les robes profonds de vos
poumons... » regardez vous à l'intérieur...
vous voyez votre cage thoracique (on peut décrire) ... puis «prenons
conscience de nos organes internes et des sensations qu'ils procurent»
etc...
b) Deuxième
phase = l'émissivité.
On demande aux sujets de se concentrer sur une image
géométrique. Il s'agit d'une image mentale;
VITTOZ
disait
par exemple de se concentrer sur le signe de l'infini. On
se concentre sur l'image, puis on l'efface. On peut aussi mentalement écrire
des chiffres sur un tableau puis les effacer, un par un, ou deux par deux.
c) Troisième
phase.
On peut demander un travail sur le «sentir»
des actes, prendre conscience de ses actes.Par exemple : «vous
êtes au repos et vous sentez l'air qui entre et sort de vous-même...
Maintenant à chaque inspiration vous levez le bras droit et à
chaque expiration vous le baissez ... » On procède
ensuite de la même façon pour les autres membres puis pour
le corps entier : « à l'inspiration c'est votre corps
qui se soulève et qui quitte le sol, à l'expiration il s'y
repose doucement».
2 - La reprise
Dans la relaxation psychosensorielle, la reprise se fait en quatre
temps, toujours dans le même ordre.
a) Réceptivité
de l'environnement :
Elle porte sur le toucher et l'environnement ; la
consigne est de «reprendre conscience de la position de son
corps sur le tapis. Je repère bien toutes les parties de mon corps,
je sens tous les points d'appui sur le sol». Ensuite, on
demande de repérer l'environnement dans lequel on est, les bruits,
les autres personnes, tout cela sans ouvrir les yeux.
b)Reprise tonique du
corps :
On demande de contracter les muscles des jambes
et des bras puis on les relâche, on contracte le corps entièrement
puis on détend. On fait cela plusieurs fois.
Ensuite, on s'étire dans tous les sens, comme
on le voit faire aux chats, puis on relâche. Enfin, on pratique la
reprise de conscience du tonus du corps.
c) La respiration
«Je prends une grande inspiration et
je souffle fortement par la bouche». On fait porter l'attention
sur la respiration abdominale qu'on fait pratiquer trois ou quatre fois.
Puis, on demande de bailler et de sentir les odeurs, les parfums de la
pièce. Enfin, on demande d'avaler sa salive en suivant son trajet
en pensée.
d) La réceptivité
de l'environnement
C'est la dernière étape de la reprise.
C'est à ce moment qu'on ouvre les yeux. On reprend contact avec
l'environnement, on regarde autour de soi. On reprend contact avec les
autres par la vue, avec tout ce qui entoure, avec toutes les personnes
présentes.
Cette méthode ne laisse
donc pas de place au vagabondage imaginatif comme d'autres.
Toute la séance est guidée et verbalisée
par le moniteur. Ce qui y est privilégié, c'est le corps
dans ses sensations diverses, dans ses relations physiologiques avec l'environnement
et dans sa réaction à cet environnement
VI - LA METHODE TRAGER
1 - Origine de la
méthode
2
- Pratique
1 -Origine de la méthode
TRAGER était médecin et
boxeur. Il s'occupait de l'entraînement des boxeurs, et, ce faisant,
il s'est aperçu que certains étaient très bons à
l'entraînement parce qu'ils y étaient très décontractés
et que lors du match, leurs résultats étaient mauvais parce
qu'ils étaient contractés et qu'alors leurs réflexes
s'amenuisaient. S'appuyant sur ces observations, il créa une méthode,
destinée aux sportifs, et qui est aujourd'hui pratiquée dans
un centre réputé pour son efficacité, aux Etats-Unis.
2 -Pratique
Cette méthode se pratique toujours les
yeux ouverts; il est nécessaire d'avoir dans la salle un nombre
suffisant de tables recouvertes de petits matelas.
a) Position debout
:
Les personnes sont debout, les membres pendants.
Il faut faire trembler une main, puis le bras puis l'avant bras, progressivement.
On doit sentir bouger les masses musculaires.
Ensuite, on fait la même chose pour l'autre membre.
Pour les jambes, l'exercice se fait debout en se
tenant. On fait trembler d'abord un pied, puis le mollet, puis la cuisse.
Ensuite, on prend appui sur l'autre jambe et on
fait la même chose. On doit bien sentir les masses musculaires bouger
pendant l'exercice.
Lorsque l'exercice s'arrête pour un membre,
on doit sentir la différence avec le membre qui n'a pas bougé.
Il y a une sensation de légèreté.
b) Position allongée
:
Le travail se fait à deux personnes.
- Décubitus dorsal : on provoque des tremblements horizontaux
et verticaux sur le membre du patient allongé, en tenant à
deux mains, la main et le poignet du patient.
Les vibrations se prolongent du bras à la
totalité du corps. On fait la même chose avec les deux membres.
Pour les membres inférieurs, on fait la même
chose en tenant au niveau de la cheville. Les tremblements des masses musculaires
se propagent du mollet à la cuisse puis au corps tout entier.
- Décubitus ventral : on provoque les tremblements
successivement en divers endroits du corps.
c) Position assise
:
Assis sur le bord de la table et les jambes pendantes,
le sujet étire sa colonne vertébrale dans le
sens vertical pour arriver à aligner le sommet de la tête
et les vertèbres du niveau de la taille.