PHYSIOLOGIE  ET  SOPHROLOGIE


 
 
  I - Le Système Nerveux

II - Le Tonus Musculaire

III - Sophrologie et Conditionnement

IV - Le Schéma Corporel

V - Quelques techniques respiratoires
 
 
 
 

I - Le Système nerveux
 
    La vigilance peut être étudiée par trois méthodes
                    - l'introspection,
                    - l'observation du comportement,
                    - les tracés électroencéphalographiques.

    L'état de rêverie se traduit à l'électroencéphalogramme par une diminution des ondes alpha, l'apparition occasionnelle d'ondes lentes de basse amplitude : les ondes Thêta.  Le sujet est sur le point de s'endormir et son comportement manque de coordination.
    Il est au stade de la rêverie et il perçoit les stimuli du monde extérieur de façon atténuée.

    Puis vient le stade du sommeil léger, où l'individu, ayant presque totalement perdu conscience des stimuli extérieurs, se met à rêver. Ici sont abolies les notions de temps et d'espace.  Ce stade se traduit à l'électroencéphalogramme par des ondes lentes bêta, par fuseaux périodiques.  Les stades suivants correspondent au sommeil profond et au coma (avec perte de conscience totale).
    En fait, du point de vue neurologique, quand il y a diminution de la vigilance extérieure, il y a passage au monde intérieur et augmentation de la pensée onirique.  C'est ici le point de jonction entre la physiologie et la psychologie - quels sont donc les mécanismes qui fonctionnent dans le processus de sophronisation?  Pour y répondre, remettons-nous en mémoire quelques notions élémentaires de physiologie.

            * Le Neurone

 
Le neurone

La base de l'organisation nerveuse est le neurone qui est la plus petite unité fonctionnelle et anatomique.  Le neurone est à la fois excitable, excitateur et conducteur de l'influx nerveux.  Un groupement de neurones forment un tissu et plusieurs tissus constituent à leur tour un organe qui possède une fonction particulière.  Diverses fonctions associées d'organes forment alors un système.  Le système nerveux dit cérébro-spinal (appelé aussi volontaire et conscient) ou système de la vie de relation) a pour fonction de recueillir les informations provenant du monde extérieur, par l'intermédiaire des organes des sens. 
    Quant au système neurovégétatif, dit autonome inconscient, et involontaire, il contrôle les processus internes de l'organisme. 
    Il innerve principalement les viscères, réglant la digestion, la circulation, la respiration, la reproduction et les mécanismes de sécrétion. 
 


 
Le Parasympathique ralentit les fréquences cardiaque et respiratoire.  Les vaisseaux coronaires se contractent, de même que la musculature lisse de l'arbre bronchique.  La sécrétion glandulaire et le péristaltisme intestinal sont stimulés.  L'action du parasympathique provoque la vidange de la vessie et du rectum, la dilatation des artères du bassin et l'érection.  Dans l'oil, le parasympathique détermine l'accommodation et le rétrécissement de la pupille (myosis).

    Le sympathique lui, accélère la fréquence cardiaque et respiratoire.  Il dilate les vaisseaux coronaires et les bronches.  La musculature des petites artères se contracte.  La tension artérielle augmente.  La sécrétion glandulaire, le péristaltisme intestinal, la vidange de la vessie et du rectum sont inhibés.  L'éjaculation est sous la dépendance du sympathique.  Dans l'oil, celui-ci provoque l'élargissement de la pupille (mydriase).

    Les plexus nerveux autonomes dans le thorax, l'abdomen et le bassin sont parcourus par des fibres nerveuses parasympathiques et sympathiques.

    Par les ébranlements qui lui parviennent de l'environnement, le système nerveux reçoit l'empreinte du monde extérieur et s'en trouve informé.
    Le système nerveux, alors juge les événements qui se produisent dans le milieu qui l'entoure et réagit en fonction par un mouvement adapté à la conservation et à l'intégrité de l'organisme.  Ceci en fonction du danger ou de l'utilité des informations provenant du monde extérieur.

    De même, il est averti des événements intérieurs à l'organisme.
    En harmonisant les actes moteurs et secrétaires, il maintient l'homéostasie.
 


 


Schéma général du système nerveux cérébro-spinal


    Dans les deux cas, le cycle nerveux s'accomplit fonctionnant selon un principe de rétroaction.  C'est-à-dire «qu'à un phénomène extérieur d'impression, succède un phénomène intérieur de sensation, qui suscite un nouveau phénomène extérieur de reprise à l'impression (action réflexe), lui même, suivi d'un nouveau phénomène de sensation, qui enregistre, intègre la réponse accomplie». (Précis de Physiologie - H. Hermann - J.F. Cier - Edition Masson).

    Ce mode de fonctionnement confère, à l'être humain son individualité qui s'exprime par la conscience, la mémoire, l'instinct et l'intelligence.  La conscience, nous ne la saisissons qu'en nous-même.  Elle nous permet de distinguer notre moi de ce qui l'entoure, c'est-à-dire les sensations imprécises provenant de nos organes, de tout ce qui nous assaille de l'extérieur dans sa composition, sa forme, son déplacement, ses qualités.
    Elle se distingue de l'intelligence parce qu'elle est faite d'actualité.  Elle procure le sentiment du présent et éclaire les opérations intérieures de l'esprit, du psychisme.
 


Le système nerveux végétatif


A chacune des sensations fait suite la série concordante des actes psychiques, jusqu'à ce que l'habitude rende ces opérations inconscientes.

    L'automatisme réduit alors la délibération à la seule impulsion directrice éclairée par la conscience.  Les sensations sont les processus les plus élémentaires du champ de conscience.  Elles se divisent en trois catégories :

            a) Les sensations proprioceptives
    Elles sont stimulées par les mouvements du corps grâce au fuseau neuromusculaire (utile en particulier pour l'entretien du tonus musculaire).

            b) Les extérocepteurs
    Ils captent les excitations extérieures et jouent un rôle dans la sensibilité cutanée, celle tactile, thermique et douloureuse.

            c) Les viscérocepteurs
    Ils font partie des systèmes neurovégétatif et cérébro-spinal.

        Les neurones donc, reçoivent des excitations et les transmettent par l'influx nerveux, par l'intermédiaire d'autres neurones situés dans les cornes postérieures de la moelle, et ceux du tronc cérébral.
    Tout message donc est émis dans un système spécifique où s'effectue un filtrage de l'excitation.

    Une stimulation ou une action peut donc se faire sur la conscience par l'intermédiaire des récepteurs et des analyseurs et plus particulièrement, par l'intermédiaire des muscles et des organes internes.
    Le Cortex (écorce cérébrale) est considérée comme le siège de la conscience, au sens de support organique.

    Le système nerveux, en particulier le système nerveux central, est un système fonctionnel complexe, lieu de convergence des informations et des signaux, qu'il traite, sélectionne et analyse.
    Ce système complexe, nous allons le décomposer :
 

            * La formation réticulaire :

    Située au sein du tronc cérébral, c'est seulement en 1944 que Mougoun a montré le rôle considérable de la formation réticulée.  Parfois appelée le 3ème cerveau, son rôle est non seulement de maintenir le niveau de vigilance, mais d'assurer aux structures une excitabilité optimale, selon les différentes actions à accomplir.
    La formation réticulaire est formée d'un enchevêtrement de substances grise et blanche, sans délimitation précise.  Elle se situe entre les voies de la sensibilité et les voies du mouvement et s'étend de la moelle jusqu'au cortex.

    La formation réticulée fonctionne par activation ou désactivation, c'est-à-dire que :

    Elle peut être activée :
                    - par voie directe par l'intermédiaire de l'influx nerveux,
                    - par voie indirecte par l'intermédiaire de la voie humorale.

    Cette activation permet à l'ensemble des structures nerveuses de s'adapter à une activité accrue de l'organisme, qui prend la forme d'une élévation du niveau de conscience, des niveaux de vigilance.  Ce qui facilite la motricité.

    Elle peut être désactivée :
    Cela s'effectue par la suppression des stimuli et l'excitation des centres inhibiteurs (sommeil).

    La formation réticulaire est donc un agent harmonisateur, équilibrant les différents systèmes de notre organisme :
                    - veille et sommeil
                    - organisation motrice
                    - régulation sensitive et sensorielle
                    - régulation du système nerveux neurovégétatif.

    Les méthodes sophroniques abaissant le tonus musculaire contribuent à rendre optimale son activité.
    A l'heure actuelle, la formation réticulée est continuellement sollicitée pour lutter contre des troubles dus à de nombreuses stimulations tels les bruits par exemple.  Ces troubles sont nombreux et vont du surmenage à l'insomnie, en passant par différents types de fatigues.

    Les techniques sophroniques permettent à chacun de nous de contrôler notre vigilance par l'intermédiaire de cette activation ou désactivation de la formation réticulée.
    Elles favorisent, donc, une harmonisation sur le plan de la personnalité et un meilleur équilibre.
            * Le cerveau viscéral
COUPE DU CERVEAU

L'Hypotalamus, situé au coeur du cerveau, régularise le fonctionnement du système nerveux végétatif (sympathique), commande les réactions du système endoctrinien par l'intermédiaire de l'hypophyse, détermine la somatisation des émotions, et commande la température du corps.

    Le support anatomique des mécanismes de l'émotion, viscéraux et olfactifs se trouve au niveau du système limbique.  Ce système : le cerveau viscéral dépend également de l'équilibre de la fonction réticulaire qui joue par conséquent un rôle très important dans la genèse des émotions, des sentiments, d'anxiété, des comportements agressifs et des douleurs.

    D'où toute l'importance de la maîtrise des techniques de sophronisation.

    Le cerveau viscéral n'est pas le seul système dépendant de la formation réticulée, il existe aussi le cycle veille-sommeil.

    Dans un cycle de 24 h, nous passons tous de la veille au sommeil.  Ce mécanisme de passage dépend, entre autre, de la formation réticulée.

    Il existe 7 niveaux qui vont de la veille au sommeil :

                    - Le ler niveau est celui de l'attention détendue.  Le sujet est en état de relaxation, légèrement engourdi.
                    - Le 2ème niveau est celle des spasmes myocloniques.  Le sujet s'endort, se réveille brutalement, en proie à quelques tressaillements.
                    - Le 3ème niveau où le sujet a le sentiment que sa pensée flotte.  Sa température s'abaisse - Quelques images et pensées occupent son mental.  Toutefois il peut encore s'éveiller facilement.
                    - Le 4ème niveau est le stade ou le sujet commence à rêver.  On constate un lent roulement des yeux parfois perceptible lors de séances de sophronisation.
                    - Le 5ème niveau : le sujet perd contact avec le monde extérieur.  Il y a baisse de la température et de la tension artérielle et amnésie.
                    - Le 6ème niveau : le sujet pénètre dans un sommeil profond.
                    - Le 7ème niveau ou stade R.E.M. (rapid eyes movements) ou encore appelé sommeil paradoxal est caractérisé par le fait que le sujet rêve.  Le corps est mou, il y a des érections, la tension est variable, le pouls et la respiration sont irréguliers.

    Parfois se manifestent, à ce stade, des contractures des doigts, des orteils, des muscles cervicaux.
    Ces phases R.E.M au nombre de 5 par nuit, sont vitales.

    Si on empêche un sujet de rêver pendant plusieurs jours, cela provoque des séquelles irréversibles et la mort.

    Il existe trois formes de vigilance : diurne, nocturne et sophronique.
    Bien entendu, la vigilance sophronique est induite et dirigée alors que la vigilance diurne et nocturne (c'est-à-dire de l'état R.E.M.) sont spontanées.

    D'autres scientifiques tel Baraquer - Bordas par exemple, pensent qu'il existe 4 états de conscience :
                    - la vigilance
                    - l'état sophronique
                    - le rêve
                    - le sommeil.

    Quelles sont les constatations biologiques que l'on peut faire concernant ces différents états de conscience ?

    En état sophronique, le sujet respire faiblement, son pouls et sa pression sanguine sont faibles.  Les érections du pénis sont peu fréquentes.  Les mouvements oculaires sont occasionnels.
    Le sujet est relaxé, son attention est flottante et disponible.

    En état R.E.M., le sujet rêve, son attitude est relâchée, le pouls, la respiration, la pression sanguine sont faibles.  Par contre, les érections du pénis sont plus fréquentes et les mouvements oculaires sont rapides.  Lorsque le sujet dort, le sujet perd conscience.  Il ne rêve pas.  Toutes ses fonctions (pouls, respiration, pression sanguine) sont ralenties.  Les mouvements oculaires sont occasionnels et lents.  Les érections du pénis sont rares.  Lorsque le sujet est éveillé, c'est-à-dire vigilant, toutes ses fonctions biologiques sont en activité de manière élevé.  Les mouvements oculaires sont variés.  Toutes les postures et attitudes sont possibles et les érections du pénis sont occasionnelles.
 

            * Quelles sont les conséquences neurophysiologiques d'une ou plusieurs séances de relaxation passive ?

    On constate :
                    - l'hypotonie musculaire
                    - l'augmentation de la température cutanée et une diminution de celle, rectale
                    - une diminution de la tension artérielle et des modifications cardiaques et vasculaires
                    - une normalisation de la respiration avec une augmentation de la capacité respiratoire
                    - des modifications électro-encéphalographiques
                    - une diminution du taux de cholestérol
                    - une activation de la circulation sanguine
                    - une dynamisation des fonctions neurovégétafives avec bien entendu une sensation de récupération et d'élimination des tensions.
 

            * Quelles sont les conséquences neurophysiologiques d'une ou plusieurs séances de relaxation dynamique ?

    On constate :
                    - l'hypotonie musculaire
                    - l'augmentation de la température cutanée et la baisse de température rectale
                    - une diminution de la tension artérielle avec des modifications cardiovasculaires et une activation de la circulation sanguine
                    - des modifications électro-encéphalographiques
                    - une normalisation de la respiration avec une augmentation de l'oxygénation cérébrale - une dynamisation des fonctions neurovégétadves avec augmentation des sensations extero et proprioceptives
                    - une activation de la fonction réticulée avec élargissement du champ de conscience
                    - et bien entendu, une élimination des tensions avec sensation de récupération.

    Outre les bienfaits physiques que l'on peut retirer de séances de relaxation passive ou dynamique, ce qu'il est essentiel d'expérimenter, c'est l'élargissement du champ de conscience.  Car celui-ci ouvre les portes d'une part sur les phénomènes surgissant de notre inconscient, d'autre part affine notre sensibilité et influe sur notre façon de percevoir la vie et autrui et par ailleurs, apporte une nouvelle dimension à notre ressenti.
 
 
 
 

II - Le Tonus Musculaire
 

    Le tonus musculaire se définit «comme un état de tension permanente des muscles, d'origine réflexe variable selon son adaptation et ayant pour but d'équilibrer la posture et l'activité générale» (« la sophrologie» par Y. Davrou - J. C Maquet - H. Boon).

    Toutefois, tous les auteurs ne sont pas d'accord sur sa définition.
    Certains parlent de consistance des muscles, d'autres d'activité posturale du muscle, d'autres encore de tensions musculaire ou de maintient de l'équilibre postural.
    En fait, le tonus musculaire se divise en plusieurs catégories. Il existe :
                    - le tonus d'attitude
                    - le tonus d'orientation
                    - le tonus d'expression
                    - le tonus permanent.
 

 
Transmissions nerveuses dans le Tonus Musculaire
     Les trois premières catégories jouent lorsque le sujet est en activité.
    La dernière catégorie est mise en jeu pour la construction du schéma corporel.
    Il existe plusieurs procédés pour apprécier l'état des muscles :
                    - la palpation
                    - la résistance de l'articulation à la flexion passive
                    - la position de l'articulation.

    Le tonus musculaire a trois fonctions :

                    1. La fonction clonique
                    2. La fonction tonique
                    3. La fonction de plasticité.

    En sophrologie, c'est la fonction tonique qui entre en jeu au cours de séance de relaxation statique.  Dans les séances de relaxation dynamique, c'est la fonction clonique qui est mise en activité.

    Certains chercheurs pensent que la relaxation agirait en diminuant «le seuil d'excitabilité du fuseau neuromusculaire», lui-même, en rapport très étroit avec la formation réticulaire.

    Pour Durand de Bousingen (élève de J.H Schultz) le tonus mental et le tonus musculaire sont deux dimensions d'une même pulsion énergétique - Wallon a étudié la corrélation existant entre tonus mental (ou de la conscience) et tonus musculaire.  C'est pourquoi, d'un point de vue neuro-physiologique, certains chercheurs pensent qu'il y aurait «une action directe activatrice sur la conscience par l'intermédiaire des propriocepteurs ou stimulants musculaires».
    D'ailleurs pour Jacobson «la conscience est musculaire».
    Cette «action directe activatrice» est en relation étroite avec la formation réticulaire en particulier dans son aspect régissant la veille et le sommeil.

    Donc en agissant sur le tonus musculaire par la relaxation, on agit sur la formation réticulée.
    En fait la prise de conscience se déroule comme suit :

    Les informations sont captées par le cortex cérébral et le système nerveux.
    Provenant de l'extérieur, elles sont ensuite transmises par l'intermédiaire des neurones et de médiateurs chimiques excitateurs et inhibiteurs.
    L'information se traduit alors par une sensation, qui se propage grâce aux cellules nerveuses jusqu'à des récepteurs spécifiques, passe par des analyseurs, afin de permettre l'harmonisation de tous les systèmes fonctionnels du cerveau et provoquant une réponse adéquate motrice ou sensible.
    La sophronisation qui agit sur ces différents systèmes (formation réticulaire, cerveau viscéral) lie à l'intervention du tonus musculaire, permet une récupération, une meilleure coordination de toutes les fonctions du cerveau.
    L'harmonisation du fonctionnement de la formation réticulée, conduit à une réponse adéquate.  La sophronisation favorise cet équilibre, cette harmonisation grâce à un autocontrôle, une meilleure adaptation de la formation réticulaire.
 
 
 

III - Sophrologie et Conditionnement







 
Le Corps - Etoile
et la circulation de l'Energie

 
    La Sophrologie par l'intermédiaire de la phénoménologie est un bon moyen pour étudier les phénomènes liés au conditionnement.

    L'action du sophrologue par le Terpnos logos est une stimulation faible, monotone qui inhibe les centres nerveux du système auditif.  La relaxation qui en découle, entre autre musculaire, élimine de manière massive toutes excitations en direction du cortex, aidé en cela, par l'action du sujet relaxé.
    Ainsi, l'organisme peut constater la nouveauté de la situation et effectuer une analyse temporelle.

    D'autres règles employées lors du conditionnement peuvent être appliquées au phénomène de sophronisation, telles par exemple:
                    - la généralisation, la motivation, la discrimination.

    On peut aussi constater que les techniques sophroniques, au cours de l'entraînement sophronique, utilisent la réaction conditionnelle.

    Un entraînement amène le sujet à une relaxation rapidement sans passer par toutes les étapes intermédiaires. C'est parce que le sujet a acquis au cours de cet entraînement, une attention, une concentration, qu'il peut se détacher des bruits environnants et enregistrer seulement les stimuli positifs tels la voix du sophrologue et ses suggestions le relâchement de ses muscles, la musique apaisante.
    Toutefois, ceci ne peut s'effectuer sans motivation.  Et les résultats obtenus varient en fonction et en proportion de cette motivation.
    Les sujets anxieux, timides, nerveux sont souvent les plus motivés.  Les sportifs le sont beaucoup moins et il faut déjà susciter en eux au préalable cette motivation.

    L'être humain subit et crée des conditionnements depuis son plus jeune âge.  La plupart du temps, l'éducation complique et tente d'affiner par l'instauration parfois de carcans (psychiques) les pulsions primitives.  Tout est dans le savoir vivre et la retenue.  L'expression, donc, des sentiments «se retient dans son élan».

    Le conditionnement se manifeste aussi dans la vie végétative, dans l'ordonnancement des repas et les horaires.  Plus l'être humain devient adulte, et plus le conditionnement doit s'effectuer à son insu, sans qu'il soit conscient de celui-ci.
    C'est d'ailleurs, le procédé utilisé par les systèmes publicitaires qui noient l'individu sous la répétition de stimuli, d'excitations sensorielles, de renforcements verbaux etc...
    Les lois du conditionnement trouvent leur apogée dans l'utilisation du langage en particulier lors de l'apprentissage de langues étrangères.

    Plus l'enfant grandit et plus la généralisation sémantique prend le pas sur la généralisation phonétique.  Les mots permettent alors de manier à notre guise les objets quand ils sont absents.  Les mots usuels très utilisés sont renforcés de ce fait, de même pour les associations verbales.

    Ne nions pas, que même si nous associons un sens différent au mot exprimé, les opinions les plus personnelles ont toutefois subi l'empreinte du conditionnement familial ou social.

    D'ailleurs, le phénomène de généralisation atteint aussi le langage.

    En fait, plus les stimuli se rapprochent du stimulus original, plus ils sont efficaces et provoquent la réponse conditionnelle.

    Markosian (1957) effectua une expérimentation chez l'homme, mettant en évidence ce phénomène: Par le seul son du métronome précédé d'un choc électrique, il établit une réaction conditionnelle l'accélération de la coagulation du sang.  Puis il remplace le métronome par la prononciation du mot «métronome» et constata la persistance de la RC.  Puis il substitue au mot «métronome» celui de «métropole» et observa également la RC. mais moindre.     Ensuite, il utilise le mot «microscope» en remplacement du mot «métropole» et met en évidence la même RC. mais amoindrie.

    La parole survient donc comme 2ème élément de signalisation.
    Pavlov, met aussi en évidence, dans ses travaux, qu'il suffit de conditionner dès son jeune âge un individu, à un seul aspect du stimulus et celui-ci réagira à tous les stimuli qui s'en rapprochent.
    Toutefois, l'organisme peut réagir de manière différenciée à des stimuli de gammes et de significations différentes.

    Ceci grâce aux analyseurs corticaux.  Certains d'entre-nous sont conditionnés par stéréotype c'est-à-dire ils subissent en quelque sorte une chaîne de conditionnements successifs toute la journée et même si un élément de cette chaîne est absent, le conditionnement est toutefois actif.

    Ce sont par exemple : des actions effectuées à intervalles réguliers tout au cours de la journée, même si celles-ci entraînent des réactions différentes.

    Toutefois, un conditionnement ne s'installe pas sans une motivations fondamentale.

    Le besoin et la motivation sont étroitement liés et parfois la motivation peut être un élément renforçateur du conditionnement.

    Plus la motivation est importante et moins le sujet discrimine le stimulus opérant.
    Certaines motivations sont apéritives c'est-à-dire suscitant des comportements de recherches.. D'autres sont aversives car elles induisent des réactions de fuite.

    Les motivations primaires liées au besoin sont la faim, la soif, le sommeil, l'instinct sexuel, certains besoins physiologiques etc..

    Il existe cependant, d'autres motivations (dites secondaires) qui incitent à agir, tel par exemple, le besoin de dormir ou de manger à heure fixe, qui auront donc une influence sur la motivation primaire : la faim ou le sommeil.  Quoi qu'il en soit, l'élément déterminant du conditionnement: c'est le renforcement    N'oublions pas que même le manque de stimulations engendre une motivation.
    Si on tient compte du fait que l'être humain est conditionné par son éducation et ses expériences passées, on comprendra, sans toutefois limiter la sophronisation à un réflexe conditionnel, qu'il est justifié d'utiliser dans un but positif, les phénomènes de réactions conditionnelles.

    En fait, ce qui est primordial, c'est de développer au mieux notre potentiel en élargissant le champ d'action de nos facultés.

    Nous pouvons opérer des conditionnements et des déconditionnements conscients avec l'accord de notre inconscient, c'est-à-dire lors d'exercices de visualisation créatrice par exemple : si vous désirez vous suggestionner positivement, mais que vous n'en êtes pas profondément convaincu. ou encore, si vous visualisez une situation mais que votre visualisation ne correspond pas à un besoin réel, vos tentatives dans les 2 cas sont vouées à l'échec, car vous êtes en désaccord avec les conditionnements préalables.  C'est pourquoi, il est nécessaire de purifier votre psychisme c'est-à-dire d'analyser l'origine de vos conditionnements.

    Si vous avez subi des traumatismes au cours de votre vie ou dans votre enfance, des comportements inhibiteurs en découleront.  Cette zone d'ombre en vous, si vous ne l'amenez pas à la lumière de la conscience, sera toujours la marge d'inconnu et de non pouvoir, de non-maîtrise sur vous-même.     Appliquez-vous donc à faire des actes consciemment comme respirer par exemple : afin de favoriser en vous la création d'automatismes plus adéquats.
    N'oubliez pas non plus que ces conditionnements sont à l'origine de vos modes de pensée.  Ils influencent la qualité de vos pensées et nient votre positivisme ou votre négativisme.  C'est rentablement, là, que se joue la liberté d'expression et de penser.
 
 


IV - Le Schéma Corporel

    C'est au cours d'une élaboration progressive que l'on a pu développer cette notion de schéma corporel.  Depuis le 19ù siècle, de nombreux chercheurs ont créé leur propre terme pour définir plus que la perception des sensations provenant des différentes parties du corps qui sont transmises aux centres nerveux. Si le premier à penser que chacun possédait en soi une configuration topographique de son corps fut le neurologue François Pierre Bonnier - Jean l'Hermitte parle d'image du moi corporel et Wallon de conscience du corps propre, en élargissant cette notion de schéma corporel.

Le Schéma Corporel :
En filet maigre : le Corps Idéal
En filet gras : Schéma corporel dessiné. On remarque l'absence du cou, l'importance de la tête, l'exagération des épaules, l'étroitesse du buste, la faiblesse des jambes et leur manque de longueur.
    En Occident, nous nous sommes intéressés au langage corporel que comme à un comportement varie à deux sortes d'expressions :
                    - l'expression de l'art (danse, mime etc...)
                    - le langage de la maladie qui traduit dans et par le corps, les crises psychiques.
    Les bien-portants oublient leur corps parce qu'ils ne le ressentent pas assez pour l'écarter.  Par contre, chez les malades, l'attention portée au corps est décluplée, traduisant de manière plus évidente le clivage entre le corps et l'esprit.

    L'adolescence par exemple, est l'âge où les conflits psychiques et culturels se jouent entièrement dans la relation à l'environnement.  Combien d'adolescents se trouvent trop gros ou trop maigres, essayant de modifier leur apparence à l'aide de régimes souvent fantaisistes ou draconiens qu'ils ont le plus grand mal à respecter.  Ils alternent des périodes de refus de la nourriture avec des phases de fringale ou même de boulimie.

    L'anorexie mentale par exemple : apparaissant entre 15 et 18 ans essentiellement chez les adolescentes, se rencontre aussi, toutefois de plus en plus chez les garçons anorexiques.

    La thérapie des anorexiques nous apprend qu'elles rejettent les transformations pubertaires de leurs corps et souhaitent retrouver une apparence d'enfant.

    Ce qui est en cause, c'est d'abord une incapacité à assumer le rôle sexuel génital et à intégrer les transformations de la puberté, mais surtout un conflit au niveau du corps qui est refusé et mal traité.  L'origine de l'anorexie serait à rechercher dans la petite enfance : le nourrisson aurait appris à répondre exclusivement aux sensations et besoins corporels de sa mère et non aux siens ; il ne parviendrait donc pas à identifier les besoins de son propre corps, ce qui expliquerait à l'adolescence la distorsion «délirante» de l'image du corps avec déni de l'amaigrissement et crainte durable d'être laide et grasse.  La conception du stade du miroir apporte des lumières sur la fonction du "JE".

    Le petit d'homme reconnaît son image dans le miroir dès l'âge de 6 mois.  Il s'agit de comprendre le stade du miroir comme une identification.  C'est-à-dire la transformation produite chez le sujet quand il assume une image.

    L'assomption jubilatoire de son image spéculaire par l'enfant, encore plongé dans sa dépendance motrice et de nourrissage, paraît manifester la matrice symbolique ou le "JE", forme primordiale, s'objective par la suite en une dialectique mettant en jeu l'identification à l'autre.  C'est par le langage que l'enfant retrouve sa fonction de sujet.  Bien sûr, nous parlons ici du "Je" idéal.

    La fonction du stade du miroir s'avère pour les psychanalystes (Lacaniens). « un cas particulier de la fonction de l'image qui est d'établir une relation de l'organisme à sa réalité .... » Mais cette relation est altérée chez l'homme comme par une discordance primordiale qui trahit les signes de malaise et l'incoordination motrice des mois néonataux.
    Certains psychanalystes, en outre Lacan, pensent que le système pyramidal inachevé sur le plan anatomique, confirme le fait «d'une prématuration de la naissance chez l'homme».  Les embryologistes nomment cela foetalisation.

    Pour Lacan, le stade du miroir est «un drame dont la poussée interne se précipite de l'insuffisance à l'anticipation et qui pour le sujet, pris au leurre de l'identification spatiale, machine les fantasmes qui se succèdent d'une image morcelée du corps..... » (Les écrits de Jacques Lacan - Editions du Seuil).

    Le corps morcelé se montre régulièrement dans les rêves ainsi que dans le test de Rorschach, sous la forme de membres disjoints et d'organes «en souffrance».

    Evoquons les diverses images du corps dans les grandes organisations psychiques: corps morcelé, envahi ou tout puissant du psychotique, corps en mosaïque (ou avec une vacuole) de l'état - limite, corps phallus de certaines organisations narcissiques et caractérielles, corps déshabité, désinvesti dans les dépersonnalisations, secteur du corps ? et autonome du psychosomatique, corps expressif, corps fantasme de l'hystérique.

    Apprenons à connaître le sens symbolique et hiérarchique de notre corps

                    - Le bassin et le ventre: ils sont le centre de gravité de notre corps, de nos fonctions premières et de leurs pulsions, procréer, subsister.
                    - Le torse : c'est le noyau de la personnalité, de la vie affective; l'individu sûr de lui, bien dans sa peau, bombe le torse ; celui qui est moins assuré le creuse.
                    - Les épaules : elles accentuent les révélations du torse ; tombantes et comme comprimées en avant, elles indiquent la timidité, le manque de confiance en soi ; orientées vers le haut, en rupture avec le centre de gravité du torse, elles marquent l'inquiétude ;
                    - Les pieds : la démarche, notre contact avec la terre, est révélatrice, comme l'orientation des genoux et des pieds atteste du degré d'ouverture ou de fermeture du caractère. «Retomber sur ses pieds» est une expression imagée, mais qui indique bien le côté «terrien», positif, de celui qui est bien équilibré sur sa base.
                    - Les mains : il faut les considérer comme des instruments qui permettent à la pensée de se faire acte, sans oublier que l'acte éclaire la pensée.

    «Nos gestes, écrit Yvonne Berge, sont le symbole de nos refoulements et de nos crains, alors qu'ils devraient traduire ce que nous avons envie de faire partager: nos émotions les plus essentielles». (Vivre son corps par Y. Berge - Paris - Le seuil - 1975).

    Le schéma corporel s'élabore progressivement mais aussi par l'intermédiaire de facteurs physiologiques, affectifs et sociaux.


 


    Dans la perspective psychanalytique, certains auteurs tel Schilder, insistent sur le rôle joué par les différentes zones érogènes: buccale, anale, génitale dans la constitution de ce schéma.
    En signifiant la place de l'identité sexuelle, dans cette constitution.

    Schilder par ailleurs, insista sur le fait que chez l'enfant «activité sensori-motrice et réactions affectives sont constamment liées».  Il ajoute que la douleur serait un des éléments constituteur de cette image du corps.  L'équipe de l'institut de Marcel Rivière à la Verrière, dirigée jusqu'en 1972 par le professeur P Swadon, aide à la reconstitution du schéma corporel en reprenant de zéro les gestes qui ont marqué la lère' histoire de notre corps.

    En premier lieu, le geste raconte
                    - l'attitude générale du sujet
                    - la position de ses pieds et de ses mains
                    - la manière disciplinée ou chaotique dont il remue, ses regards, ses mimiques, ses grimaces.

    Remontons le fil de cette histoire : c'est parce que l'enfant (vers 5-6 mois) reconnaît d'abord ses parents dans le miroir avant de se reconnaître lui-même, que nous accompagnons toujours l'appréciation de notre corps d'un jugement de valeur.  Ce jugement de valeur, nous l'attribuons à autrui, mais en fait, il n'est que le reflet de ce que nous pensons de nous car bien entendu, la famille, les amis, le groupe social dans lequel nous vivons est nourri d'opinions sur la question: «La beauté», qui va servir de modèles d'identification voire d'imitation, pour l'enfant.
    C'est pourquoi l'image que nous avons de notre corps est tributaire des valeurs du groupe social auquel nous appartenons - et que nous nous sentons «être» qu'en raison du regard qu'il porte sur nous.

    «Le nouveau-né ne distingue pas son corps.  Jusqu'au sixième mois, ses mains et ses pieds lui apparaissent comme des objets étrangers.  L'enfant n'a qu'une vision partielle de son corps, celle des organes ou membres que ses yeux lui permettent d'apercevoir.  C'est pourquoi se regardant dans une glace, l'enfant de sept mois cherche dans un premier temps à saisir l'image qu'il voit». (M.  Bernard : «le Corps» - Paris - Editions Universitaires, 1974).
    C'est souvent au travers du dessin que l'on peut mesurer le rapport de l'enfant avec son corps. (Ex. : le test du bonhomme).
    Pour Schilder et l'Hermitte, la prédominance est donnée aux sensations cutanées, visuelles ou optiques, alors que Henry Head considère les sensations musculaires comme prioritaires en raison du fait que chaque mouvement effectué par le sujet est immédiatement perçu par l'ensemble du corps».
    Les autres sensations (respiratoires, viscérales, circulatoires etc ... ) excepté si elles sont associées à la douleur , auraient peu d'influence sur la constitution de l'image du corps.

    Le schéma corporel, structure permanente, plus ou moins en cours d'ajustement dynamique, permet à l'individu de façon plus ou moins consciente :
                    - d'avoir une image de son corps,
                    - de situer ce corps dans un environnement spatial
                    - d'être conscient des modifications engendrées ans ce corps par les mouvements et les sensations
                    - et en principe d'assurer l'unité de la personne et la conscience qu'il en a.

    Tout individu n'a pas, malheureusement, une image unifiée de son corps en particulier les psychotiques qui éprouvent de vives angoisses suite à des sensations de morcellement mais aussi, certaines personnalités (Narcissiques) qui ont subi de nombreuses opérations et qui possèdent une image «en rupture» de l'intérieur de leur corps.  Dans son livre «Vocabulaire de la Psychologie» (Paris - PUF - 1957) Henri Pieron avance que le schéma corporel «est la représentation que chacun se fait de son corps et qui lui permet de se repérer dans l'espace».

    Or une partie du schéma corporel vient du geste.  Les schémas de gestes, de postures, de sensations, tout le vécu interne plus ou moins imaginaire qui nous sert de référence, d'orientation générale se constitue par rapport à l'autre, au départ la mère.  C'est l'oil de l'autre qui nous fait laids ou beaux, d'où l'importance capitale de la façon dont nous avons été manipulés, des gestes qui ont été faits pour ou contre nous.  Quand il y a dissociation entre ce que nous sentons dans notre corps et ce que les autres voient, surgit le délire.

    - P. Debray Ritzen avance dans son livre «la Psychologie de l'enfant de A à Z» (Paris - Retz - 1976) que «la destruction de certaines zones du cerveau, entraîne même une totale négligence ou ignorance de la partie du corps intéressée, et qu'inversement l'amputation d'un membre est sentie de la perception erronée d'un membre fantôme et de pseudo-sensations à son niveau en raison de la persistance de la zone cérébrale où s'est construite «l'image» de ce membre».  Nous savons à présent que le schéma corporel peut être modifié ou achevé lors de certaines maladies : en particulier les maladies provoquant des lésions cérébrales qui empêchent donc le malade d'ajuster ses sensations à l'image qu'il perçoit de son corps.

    Les blessés de guerre en sont un autre exemple.  Car ils conservent même après l'amputation du membre blessé, les sensations liées à ce membre.
    Bien sûr, d'autres modifications peuvent intervenir de manière moins brutale et déstabilisantes.
    Le schéma corporel peut être modifié par des objets par exemple qui vont prolonger les limites de notre corps tels que :
                    - la canne de l'aveugle
                    - la raquette du tennisman
                    - le fauteuil roulant de l'handicapé,
et de manière plus générale : la voiture qui sollicite de nous toujours un temps d'adaptation pour la conduite et mémoriser ses dimensions.

    La Sophrologie a pour fonction de contribuer par des exercices appropriés à aider le sujet à accepter un corps tel qu'il est - que ce corps soit amputé ou non.  Son but est d'aider chacun de nous, à intégrer les modifications que peut subir ce corps : telle une grossesse par exemple, mais aussi à effectuer les mouvements plus facilement, plus aisément et à corriger certains troubles ou dysfonctionnements.

    Mais avant tout, sa première fonction va être de permettre au sujet de prendre conscience de son corps et des rejets inconscients qu'il manifeste à son encontre ; du clivage entre ce qu'il pense de ce corps , son potentiel et ce qu'il provoque chez autrui comme réflexions.

    La Sophrologie ouvre les yeux sur l'acceptation de ce corps tel qu'il est sans sentiment de dévalorisation de ce dernier.

    L'abord corporel (massages - exercices physiques) permet au sujet de rétablir des relations plus rassurantes avec le monde ambiant, il l'aide à se reconstruire en faisant par exemple: des gestes simples de la vie, comme on fait des gammes.
    Dans une perspective de rétablissement du contact, à travers notre corps, avec un monde dont nous nous inquiétons parfois de ce qu'il nous échappe, qu'il nous stresse (nous disons: «que nous en avons plein le dos, que nous perdons les pédales»), les gestes qui ont une utilité pratique (Exemple: bricolage -jardinage) nous servent à équilibrer à la fois notre corps et notre psychisme.
    Le ler palier est de rendre notre corps (ainsi que notre mental), réceptif grâce à la détente, la relaxation, la sophrologie, l'apprentissage puis la maîtrise des mouvements, de la respiration, de nos émotions etc... afin de débloquer tout ce qui était coincé en nous, les frustrations constantes de la vie quotidienne qui font que nous ressentons notre corps comme encombrant, superflu, que nos gestes sont maladroits, inefficaces et disgracieux, manquant de rayonnement. Ceci, en raison du fait que nous ne savons pas les faire partir de notre centre de gravité.

    Il s'agit de franchir cette étape afin de retrouver la spontanéité harmonieuse des mouvements qui vont participer à la reconstruction de l'unité psychosomatique de notre être.
 
 



V - Quelques Techniques respiratoires

 


    Par la relaxation et la sophrologie, nous apprenons avant tout une autre façon de vivre notre respiration pour un contrôle actif et une attention vigilante qui va se fixer sur un ralentissement progressif et un approfondissement de notre respiration.
    C'est en fait une sorte de rééducation respiratoire exerçant une influence sur l'état de nos centres nerveux.  Le contrôle CONSCIENT est la clef de la maîtrise de notre mental d'une part, mais aussi de nos réactions émotionnelles et de notre potentiel énergétique.
    A chaque respiration normale et automatique, nous inspirons en réalité 1/2 litre d'air.  L'individu qui ne fait pas d'activité physique provoquant souvent des inspirations forcées volontaires met sons système respiratoire en veilleuse.

    Notre organisme est un accumulateur-transformateur d'énergie.  Pour les Yogis, les principaux points d'absorption de l'énergie subtile qui est l'air (le prâna) sont: la peau, la langue, les alvéoles pulmonaires et les terminaisons nerveuses des fosses nasales.
 

Représentation Schématique des Voies Respiratoires

 
 
    En effet la peau absorbe et rejette le prâna.
    La langue, autre point d'absorption du prâna ... est active dans la consommation d'aliments - Les aliments représentent une source d'énergie.  Ils sont en fait le carburant permettant de faire fonctionner notre machine thermique : le corps.
    D'où l'importance de mastiquer lentement et consciemment.
    Le nez est le principal organe d'absorption de l'air.  En faisant le calcul, on constate que notre nez livre le passage à plus de 13 000 litres d'air par jour.
    Le nez conditionne, à l'aide d'une infinité de récepteurs nerveux ultrasensibles, l'air inspiré, en le réchauffant, en l'humidifiant, en le débarrassant de ses poussières et de la plupart des microbes.  De plus, il en discerne la qualité subtile grâce à l'odorat.
    Les parfums par exemple: sont porteurs d'énergie prânique et de bioélectricité.  L'odorat ouvre une porte vers les couches psychiques profondes.
    Lors des méditations par exemple: on tient compte de l'influence de ses parfums: encens, bois de santal, etc... sur les concentrations.
    L'aliment premier de nos cellules, c'est l'oxygène.  On ne peut se passer de respirer.  C'est une fonction vitale et que pourtant la plupart d'entre nous, méconnaissent - C'est la seule sur laquelle notre volonté ait une action.

 
 
LES CENTRES NERVEUX RESPIRATOIRES

 
     Nous pouvons maîtriser notre énergie vitale par la longueur du souffle, son rythme, sa durée, son amplitude, sa relation avec chacune des activités du corps, de l'esprit, et du psychisme.  Il existe donc un grand nombre de techniques respiratoires permettant d'acquérir la maîtrise du souffle.  Nous n'en citerons, bien sûr, que quelque unes issues d'origines diverses : Yoga - exercices spiritualistes - sophrologie - etc...

            ler exercice respiratoire

    «En position assise, détendez-vous ... Relaxez-vous ... puis immobile ... Prenez conscience de votre souffle en suivant le trajet de l'air pendant l'inspir long et profond, narines bien écartées... Pendant l'expir qui doit durer longtemps, freiner le débit de l'air, raccourcir ainsi la longueur du souffle... Prenez conscience de la tiédeur de l'air qui sort des narines...
    La respiration doit devenir de plus en plus silencieuse... continue... sans saccade... douce... fine... lente, tout en restant profonde.
    Les yeux toujours clos.... prononcez un montra par exemple (comme le font les Yogis) «OM» (O long, sonore suivi du «M» long, vibré, bouche fermée).. »

On reconnaît au «OM» prononcé mentalement (et intérieurement) des effets psychiques et prâniques plus intenses qu'au «OM» sonore.
Avec la pratique, on arrive à provoquer un affleurement contrôlé de l'inconscient (= un état alpha).

            2ème exercice respiratoire

    «Exercez-vous à déplacer la conscience le long de votre colonne vertébrale de bas en haut pendant que vous inspirez ... et de haut en bas pendant que vous expirez... Lors de l'inspiration... prononcez mentalement ou à haute voix... le mantra «SO» ... et pendant l'expiration «HAM»...»

    Le Mantra «SO-HAM» signifie: je suis cela.
    N'omettez pas de guider l'énergie qui obéit au mental le long de votre colonne vertébrale. «Là ou va la pensée, va l'énergie».
    En pratiquant régulièrement pendant au moins 5 minutes cet exercice, de préférence le matin au lever, votre mental va s'apaiser et votre énergie en sera décuplée.
    Ce type d'exercice favorise, la prise de conscience du corps, l'intériorisation, la concentration, la recherche du «MOI» profond.
    C'est une bonne préparation pour la méditation.

            3ème exercice respiratoire

    La respiration complète met en oeuvre 3 types de respiration
                    - la respiration diaphragmatique
                    - la respiration thoracique
                    - la respiration sous-claviculaire.

    Au début, il est conseillé de bien dissocier les 8 temps de cette respiration complète en procédant comme suit toujours dans l'ordre :

                    1 - respiration diaphragmatique
                    2 - respiration thoracique
                    3 - respiration sous-claviculaire
                    4 - temps d'arrêt souffle suspendu
                    5 - expiration abdominale
                    6 - expiration thoracique basse
                    7 - expiration claviculaire
                    8 - suspension du souffle.

    Lorsque le jeu des trois étages est assimilé, cherchez à respirer simultanément avec ceux-ci sans perdre de vue la qualité de chacun d'eux.
    Quand cette respiration est bien comprise, s'obtient avec aisance, presque automatiquement, pratiquez-là en position assise en maintenant la colonne vertébrale le plus verticalement possible et en conservant une attitude de maintien corrective, colonne étirée vers le haut, épaules en arrière et basses, nuque reculée, menton en retrait.
    Contrôlez la sangle abdominale, c'est-à-dire, lors de l'inspiration, contractez tous les muscles abdominaux sans exagération pour contenir les viscères et éviter une trop grande proéminence de l'abdomen vers l'avant.

    Au cours de l'expiration, la sangle abdominale jouera pleinement afin d'aider le diaphragme dans sa course remontante par l'intermédiaire des viscères abdominaux énergiquement repoussés.

            4ème exercice respiratoire : (selon Caycedo) Relaxation Dynamique ler degré.

    «Tenez-vous confortablement debout, en position orthostatique, les pieds légèrement écartés, les genoux légèrement fléchis et fermez les yeux...
    Relaxez votre visage.... vos yeux... vos épaules... votre abdomen... Respirez lentement et profondément avec votre ventre...
    Soyez parfaitement conscient de votre position: tête vers le ciel... et pieds bien sur terre, la position d'un être sain...
    Expirez à fond, puis inspirez d'abord avec l'abdomen, ensuite avec le thorax et les épaules...
    En retenant votre souffle, posez vos doigts sur le front et bouchez vos narine à l'aide des pouces...

    Penchez-vous en avant à partir du bassin en retenant toujours la respiration aussi longtemps que cela vous sera possible... Quand vous ne tiendrez plus, laissez le souffle littéralement «exploser» de votre nez, en d'autres termes, chassez violemment l'air en écartant les bras...
    Répétez cet exercice trois fois, en vous concentrant sur ce que vous ressentez, en étant attentif pleinement à «l'ici et maintenant» et à toutes vos sensations...
    Lorsque vous avez terminé, bougez vos orteils, vos doigts, étirez-vous copieusement, et ouvrez les yeux».

            5ème exercice respiratoire - Pour améliorer votre rendement physique et psychique (selon le Dr ABREZOL).

    «Veuillez vous allonger sur le dos et poser une main sur votre abdomen... Expirez à fond... Videz vos poumons ... Puis inspirez lentement par le nez, en emplissant, en premier l'abdomen qui doit pousser votre main...
    Lorsque vous sentez que votre ventre est plein d'air, essayez d'inhaler encore de l'air dans votre poitrine, en laissant le ventre dehors... Ensuite, soulevez vos épaules et remplissez-les encore plus d'air... Vous aurez l'étrange impression d'être comme un ballon...
    Essayez de retenir l'air quelques instants... puis expirez très lentement en maintenant le plus longtemps possible votre ventre gonflé, en vidant d'abord les épaules, puis la poitrine et enfin votre abdomen».

    Une mauvaise respiration est la porte ouverte à toutes sortes de désordres organiques : constipation, problèmes génitaux, insuffisances biliaires et hépatiques, problèmes digestifs, sanguins etc... Lorsque nous sommes sous tension c'est le diaphragme, le muscle respiratoire qui sépare le thorax de l'abdomen, qui est le plus souvent paralysé d'où l'importance de respirer abdominalement. Il existe donc des exercices respiratoires pour activer, faciliter ou développer la fonction d'un organe.  Par exemple:
                    - pour soigner la constipation et faciliter la digestion
                    - exhaler la douleur
                    - activer les facultés psychiques (concentration - mémoire - imaginations.
    Il existe aussi des exercices respiratoires pour les invalides, d'une réelle efficacité thérapeutique car la stimulation se fait de la manière la plus naturelle qui soit.
    Lorsque vous respirez, il faut saisir toute la portée de votre acte.
Ex. quand vous inspirez vous êtes en contact direct avec les énergies du cosmos :
                    - une quantité d'électrons
                    - l'énergie vitale que l'on nomme en Inde «Prâna», au Japon «Ki» et en Chine «TCHI»
                    - des gaz tels que néon, xénon et azote qui vont rejoindre le flux sanguin pour assurer les fonctions inhérentes du corps, d'où l'importance de la respiration par le nez.  Les neurones du cerveau sont d'importants consommateurs d'oxygène.  Et l'oxygène pénètre aussi notre corps par la peau.  Nous pouvons donc dire que le corps entier respire.
 
 

    Appliquez-vous à élargir votre sensibilité et à ressentir cette respiration par et de tout le corps.



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