L'HYPNOSE : LA PREMIERE ETAPE
La sophrologie est surgie quoi que
l'on en dise de l'hypnose, comme d'ailleurs, les techniques
de relaxation.
L'hypnose est aussi à la source d'autres thérapies telles que par exemple la psychanalyse. Le Professeur Henri Baruk, affirment qu'elle est «à l'origine de la création de la lère doctrine psychosomatique en médecine» (H. Baruk... l'hypnose - Paris - PUF - collection Que sais-je ? 1972). Freud emploie d'ailleurs pour nommer la psychanalyse le terme d'analyse hypnotique. L'emploi du terme psychanalyse a consacré l'abandon de la catharsis sous hypnose et de la suggestion, et le recours à la seule règle de libre association pour obtenir le matériel. L'hypnose est évidemment un sujet passionnant
vivement
controversé car on peut constater dans ce domaine l'absence
de critères objectifs, du moins scientifiquement parlant.
Le phénomène hypnotique étant instable et inconstant.
I - L'historique de l'Hypnose
Les origines les plus anciennes concernant l'hypnose
semblent provenir de l'Orient (techniques du yoga méditation)
C'est environ au 6ème siècle, que l'hypnose fut remplacée par des pratiques religieuses (prière, eau bénite, relique des martyrs, imposition des mains ... ). Sous l'inquisition, toute personne qui pratiquait l'hypnose se rendait coupable de conjurer Satan, c'est pourquoi, cette méthode sombra dans l'oubli. L'histoire officielle avance
que l'hypnose est née au 18ème siècle et serait le
fruit des travaux de Franz Anton Mesmer sous le nom de « magnétisme
animal ».
Franz Anton Mesmer vécut jusqu'en 1815. Né en 1734 dans une bourgade allemande du nom de Iznang (près du lac Constance) était normalement destiné à la prêtrise, étant le 3e de 9 enfants. Il entreprit donc des études de théologie à l'université Jésuite d'Ingolstadt et s'inscrivit ensuite à la faculté de droit de Vienne, pour enfin s'orienter vers des études de médecine en 1760. Celles-ci durèrent 6 ans. Il présenta à Vienne une thèse intitulée «L'influence des planètes sur les maladies humaines» qui lui valut le titre de Docteur. Il était alors âgé de 33 ans. |
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Son procédé permettait
de soigner plusieurs personnes et se déroulait dans une ambiance
musicale. D'après lui, il existait un fluide universel pouvant se
transmettre d'un sujet à un autre. Pour Mesmer, ce fluide
était l'expression d'un courant matériel, et, à l'aide
de passes, l'opérateur provoquait des « crises » de
nature convulsive et obtenait ainsi une distribution du fluide plus harmonieuse
et curative dans le corps malade. Ces théories dépourvues
de fondement scientifique ont néanmoins posé pour la première
fois le problème d'une relation dynamique entre le malade et son
thérapeute.
En 1784, le roi Louis XVI ordonna à l'Académie des Sciences d'examiner la doctrine de Mesmer. Au milieu de discussions passionnées sur le magnétisme animal, le roi nomma une commission composée de savants éminents pour vérifier les assertions de Mesmer. Dans deux rapports célèbres, les membres de cette commission condamnèrent le magnétisme animal : ils conclurent à l'inexistence du fluide et attribuèrent à l'imagination certains des effets d'ordre physiologique et curatif obtenus. La théorie sur le fluide animal fut alors discréditée. Ainsi, sans s'en douter, les rapporteurs, en mettant l'accent sur le pouvoir de l'imagination, préfigurèrent l'avènement de la médecine psychologique. Dans la même année 1784, un élève de Mesmer, le marquis de Puységur, décrivit le somnambulisme artificiel sans crise convulsive, qui permet une communication verbale avec le sujet. Il inaugura ainsi la thérapie par le langage. |
C'est à partir de Mesmer que trois
mouvements de pensées sur l'hypnose furent développés.
1) Le fluidisme basé sur le mesmérisme et qui repose sur la croyance en un fluide provoquant une action thérapeutique survenant suite à des passes et des manipulations.
2) Une période nouvelle, plus scientifique, s'ouvrit en 1843 avec
un chirurgien de Manchester, J. Braid, qui introduisit le mot «
hypnotisme
»
(du grec hypnos , sommeil) ; le mot «
hypnose »
ne sera utilisé qu'une trentaine d'années plus tard. Il réfuta
définitivement la théorie fluidique pour la remplacer
par une explication neurophysiologique et substitua à
la technique des passes celle de la fixation d'un objet brillant. Plus
tard, il admit l'action de la suggestion verbale.
3) Le 3e mouvement considère l'aspect psychologique du phénomène.
II - Mais qu'est-ce que l'Hypnose ? En effet, qu'est-ce que l'hypnose ? - Les théories en présence Les théories sur l'hypnose se répartissent en trois tendances, inspirées respectivement par la physiologie, la psychologie expérimentale et la psychanalyse. Les théories physiologiques sont centrées sur les rapports entre le sommeil et l'hypnose considérée par les pavloviens comme un sommeil partiel. Dans le sommeil normal, l'écorce cérébrale est inhibée, mais cette inhibition laisse pourtant subsister des « points vigiles » qui permettent une communication élective avec l'extérieur ; ainsi une mère profondément endormie, qui ne réagit pas à des bruits intenses, peut être réveillée par les faibles pleurs de son enfant. Dans l'hypnose, il se crée artificiellement ces « points vigiles » qui rendent possible la communication entre le sujet et l'opérateur. Cet état de sommeil partiel, intermédiaire entre le sommeil et la veille, comporte des phases hypnoïdes, ou phases de suggestion, pendant lesquelles diverses modifications physiologiques, impossibles dans l'état de veille, peuvent se produire. Pour les pavloviens l'existence des « points vigiles » est confirmée par l'expérimentation en physiologie animale : un chien conditionné à un son de trompette accompagnant l'apparition de la nourriture se réveille seulement à ce son et demeure insensible aux autres bruits, même plus intenses. Mais il paraît difficile de transposer à
l'homme les résultats d'expériences faites sur ces animaux
; en effet, le langage, comme l'admet Pavlov lui-même, ne
saurait être assimilé à un stimulus physique. D'autre
part, l'assimilation de l'hypnose au sommeil n'a pu être confirmée
par des tracés électro-encéphalo -graphiques. Dans
les années soixante-dix en U.R.S.S., le nombre de partisans de cette
théorie a nettement diminué.
On distingue en gros trois stades dans la transe hypnotique : transe légère, moyenne et profonde. Il existe relativement peu de sujets (environ 1 p. 100 de la population) qui soient capables d'entrer en transe profonde, dite « somnambulique », dans laquelle l'hypnotisé peut garder les yeux ouverts, se mouvoir et se comporter apparemment comme dans son état habituel, mais répond docilement aux suggestions qui lui sont faites. Parmi ces derniers sujets, il en est qui sont capables de subir des interventions chirurgicales sans l'aide d'aucun agent chimique, d'autres chez qui l'on peut produire des brûlures au deuxième degré par suggestion (vésication). On n'a pas trouvé de corrélation entre la réceptivité à l'hypnose et la constitution physique et psychique des individus (caractère extraverti ou intraverti, race, sexe, statut social, niveau intellectuel). L'étude du comportement superficiel ne suffit pas pour élucider ce qui reste encore un mystère, et certains des psychologues expérimentaux, E. R. Hilgard en particulier, reconnaissent la nécessité de prendre en considération l'histoire du sujet et ses motivations inconscientes. Par là s'ouvre le dialogue avec les représentants de la psychologie des profondeurs. La théorie psychanalytique de l'hypnose a
subi une évolution depuis Freud. À l'origine, l'état
hypnotique était interprété en fonction des désirs
instinctuels du sujet. Tout était centré sur le transfert,
c'est-à-dire sur le fait qu'un sujet peut reporter sur un autre,
dans le présent, les sentiments qu'il a éprouvés à
l'égard de ses parents dans sa petite enfance ; en l'occurrence
l'hypnotisé, par un phénomène de régression
psychologique, transfère sur l'opérateur une attitude de
soumission et d'obéissance absolues. Le concept de transfert a permis
de comprendre le contexte relationnel de l'hypnose et son utilisation thérapeutique,
mais non l'essence même du mécanisme hypnotique. Par la suite,
à côté des forces pulsionnelles en jeu, on a pris en
considération la dimension corporelle, sensori-motrice, c'est-à-dire
la possibilité d'obtenir l'hypnose non seulement par une action
« psychologique » mais par une action «
physique » impersonnelle exercée sur le corps du sujet,
donc sans transfert. On en est ainsi arrivé à une nette distinction
entre le processus d'induction et l'état hypnotique lui-même
qui sont dissemblables, tant du point de vue psychologique que du point
de vue physiologique (Kubie et Margolin, 1944).
III - Technique et Thérapeutique
Il existe plusieurs techniques d'induction qui varient avec l'opérateur et s'adaptent à la personnalité du sujet. Toutefois, certaines conditions sont généralement requises, en totalité ou en partie :
- diminution ou exclusion des stimulations extérieures, de manière
à créer une ambiance favorable à la détente
et au sommeil du sujet en position assise ou allongée ;
L'action thérapeutique de l'hypnose s'opère
généralement par voie verbale, mais peut également
s'exercer par voie non verbale. Le seul fait, pour le malade, de se trouver
sous hypnose sans l'intervention parlée de l'opérateur lui
est parfois bénéfique, dans certains cas privilégiés.
On fait ainsi des séances d'hypnose prolongée agissant comme
une « cure de sommeil ». Le mode d'action de
cette technique sera interprété par les tenants de l'explication
physiologique (école pavlovienne) comme un effet physique bienfaisant
produit par une « inhibition restauratrice »
des fonctions cérébrales. Les défenseurs de la psychologie
subjective parleront d'un état de régression psychologique
particulière. Quelles que soient les théories, dans la pratique,
l'action thérapeutique s'opère généralement
par la communication verbale : cette communication se fait par des suggestions
directes visant à la levée des symptômes mais peut
comporter également, surtout chez les auteurs russes, un caractère
persuasif et éducatif ayant pour but le reconditionnement du malade
à des attitudes plus saines. Le patient reste passif. Un autre mode
d'application de l'hypnose qui suppose une certaine participation de ce
dernier, est la méthode cathartique (c'est elle qui a ouvert la
voie à la psychanalyse). Grâce à elle, on fait revivre
au patient des émois refoulés, liés à des traumatismes,
cette reviviscence pouvant amener la disparition des symptômes.
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A l'Ecole de Psychologie : - Cet adolescent, Messieurs, est un exemple complet de ce que peut produire une mauvaise éducatuion : onychophage, paresseux, susceptible, vaniteur, et menteur, il est aussi quelque peu voleur. Il abuse de l'onanisme. De plus, toutes les nuits, il pisse copieusement dans son lit. Eh bien ! A l'Institut médico-pédagogique de Créteil, par l'application de nos méthodes d'hypnotisme, il nous sera possible de le transformer en un jeune homme charmant, bien élevé, honnête et studieux. Cependant, comme je ne me reconnnaît pas le droit de le priver des plus agréables satisfactions, je ne le rendrais qu'à demi-vertueux... Il ne faut abuser de rien, pas même des meilleures choses. |
Mais qu'est-ce que l'état hypnotique
?
Définir l'état hypnotique
n'est pas chose simple et aucune théorie ne donne un énoncé
précis à ce sujet. Liebault avance que l'état
hypnotique est un sommeil provoqué. Bernheim le définit
comme un état psychique particulier provoqué
et pouvant varier en fonction de la suggestibilité du patient.
Cet état s'accompagne d'autres phénomènes
tels que par exemple sensation d'engourdissement ou de lourdeur, somnolence,
hallucinations visuelles et auditives, analgésie, amnésie
transitoire, mouvements automatiques etc...
Ces facteurs s'accompagnent d'autres éléments
à ne pas négliger comme :
Comment peut-on hypnotiser ? Une séance d'hypnotisation se déroule en 4 parties : 1)La phase des tests de suggestibilité
a) le test de Kehnstann :
b) Le test de balancement :
c) Le test des mains serrées :
2) L'induction hypnotique
:
3) L'approfondissement
:
a)
L'approfondissement par suggestions post hypnotique
b) L'approfondissement par la méthode d'hypnose fractionnée
de Vogt
c)
L'approfondissement par superposition de suggestion «pyramiding»
d) L'approfondissement par combinaison de deux suggestions
e)
L'index signal
f) Approfondissement par les images libres
g) Suggestions d'anesthésie thérapeutique
h) Approfondissement par lévitation de la main et du bras
i) L'approfondissement par représentations visuelles
j) L'approfondissement pour les mouvements automatiques :
k) Le signal - signal
4) Le réveil
:
- Quels sont les critères nous permettant de vérifier si le sujet est en état d'hypnose ? 1) La plupart des hypnotiseurs
vérifient en cours d'hypnotisation la réalité de leurs
suggestions : lourdeur, catalepsie, anesthésie, amnésie,.blocage
des paupières.
Si certains sujets sont très suggestibles
d'autres, un moindre pourcentage, sont réfractaires. Toutefois,
tout dépend du degré d'hypnotisation, qui d'ailleurs est
variable d'une séance à une autre. Tout individu est
susceptible d'être hypnotisé à condition qu'il soit
d'accord consciemment ou inconsciemment mais bien sûr, il
le sera à des degrés divers. Il suffit de trouver la technique
appropriée en fonction de la compétence de l'hypnotiseur
et de la personnalité du sujet L'hypnothérapie
a été appliquée sur presque toutes les pathologies.
Initialement utilisée par les médecins généralistes,
elle est à l'heure actuelle l'apanage des psychiatres, des psychothérapeutes.
C'est pourquoi la relaxation et la sophrologie (qui découlent de l'hypnose) sont des méthodes culturellement plus acceptables et efficaces.
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